Nous avons déjà parlé de la tentative infructueuse de Jean-Luc Mélenchon de mettre la main sur Les Complices du mal (Plon) de notre collaborateur Omar Youssef Souleimane avant la parution de cette enquête accablante pour La France insoumise. Omar Youssef Souleimane y montre très bien comment les islamistes utilisent LFI comme un cheval de Troie. Il y a chez l’écrivain, poète et journaliste d’origine syrienne quelque chose du Simon Leys des années 1970. Quand le jeune et fin sinologue Leys dénonce la révolution culturelle dans Les Habits neufs du président Mao (1971) ou Ombres chinoises (1974), il doit faire face à des militants maoïstes qui n’ont jamais posé le pied en Chine et n’en maîtrisent naturellement ni la culture ni les langues.

C’est pareil aujourd’hui avec Omar Youssef Souleimane : il est né en Syrie et parle parfaitement l’arabe, contrairement à ces élus d’extrême gauche « dont les connaissances historiques ou géopolitiques sont parfois très incertaines » et qui se présentent comme des spécialistes du Proche-Orient. « C’est ainsi que je devais suivre la parole d’Aymeric Caron pour mieux comprendre le Hamas, celle d’Ersilia Soudais pour évaluer ma connaissance de la Syrie, ou encore celle de Mathilde Panot pour mieux saisir la réalité palestinienne », ironise avec flegme et mélancolie celui qui a fui la police secrète de Bachar el-Assad et voit aujourd’hui LFI pactiser avec les islamistes.

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En s’installant en tête des ventes d’essais la semaine de sa sortie, le livre d’Omar Youssef Souleimane confirme l’intérêt (et l’inquiétude) que les lecteurs nourrissent pour le parti de Mélenchon – n’oublions pas que La Meute (Flammarion) de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, toujours bien en vue dans notre classement en 17e position, a dépassé les 100 000 exemplaires. Si on ajoute Les Nouveaux Antisémites (Albin Michel, 11e) de Nora Bussigny, qui cible aussi l’ultragauche, cela commence à faire beaucoup…

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Ventes de livres : LFI et ses zones d’ombre intéressent les lecteurs

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Un autre livre-enquête passionnant

Aux lecteurs anxieux qui voudraient se désintoxiquer de la politique en général et de LFI en particulier, on conseille vivement un autre livre-enquête qui s’éloigne de l’actualité immédiate pour nous emmener dans les arrière-cuisines de notre histoire littéraire : dans Folcoche (Grasset, 9e des essais), notre consœur Emilie Lanez raconte comment Hervé Bazin avait inventé n’importe quoi dans Vipère au poing, son livre au 5 millions d’exemplaires vendus où il accusait sa mère de mille mauvais traitements pour mieux dissimuler ses propres turpitudes.

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Du côté des romans, et fort heureusement, on ne croise pas la figure de Jean-Luc Mélenchon. A la première place, l’immortel Ken Follett nous permet de redécouvrir l’histoire de Stonehenge grâce à sa nouvelle fresque historique, Le Cercle des jours (Robert Laffont). Un peu derrière, en 5e position, Eric-Emmanuel Schmitt revient quant à lui avec le nouveau tome de sa saga La Traversée des temps : dans Les Deux Royaumes, il est question de l’empire romain alors que, quelque part en Galilée, un certain Jésus commence à faire parler de lui. Le Messie ne valait-il pas mieux que les faux prophètes de LFI ?

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