Selon le baromètre annuel de Santé publique France révélé ce vendredi à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, 1 adulte sur 20 en France a eu des pensées suicidaires en 2024. le nombre de décès par suicide s’est stabilisé avec environ 9 000 morts enregistrées en 2023, principalement des hommes de plus de 45 ans. En ce qui concerne les jeunes, une inquiétude particulière concerne les jeunes filles : sur 1 000 adolescentes âgées de 11 à 17 ans, 7 ont été hospitalisées l’an dernier pour tentative de suicide ou automutilation, contre 4 pour 1 000 chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans.
La psychiatrie, parent pauvre de la médecine
« La santé mentale des jeunes est préoccupante, mais il y a de plus en plus de professionnels formés à la prise en charge des problèmes chez les jeunes. Ils en sont eux-mêmes de plus en plus acteurs ou actrices, ils se préoccupent et n’ont plus honte d’aller consulter. Ils en parlent entre eux et connaissent les différents type de souffrance » rassure le pédopsychiatre Stéphane Clerget. Là où le bas blesse, c’est d’avantage du côté du budget alloué à la psychiatrie, « la pédopsychiatrie et la psychiatrie en général reste le parent pauvre de la médecine et il va falloir y répondre, car la demande croît et l’opinion publique se préoccupe de ses enfants. La santé mentale comme grande cause nationale est une cause perdue il ne s’est rien passé, nous n’avons pas vu un centime cette année « .
Moins de tabous, plus de séries
Une parole qui se libère, une littérature prolixe et des ouvrages de vulgarisation qui se développent tous azimut. » Des séries également qui abordent le sujet avec des héros qui ont des problématiques de bipolarité ou autres, des personnalités qui témoignent » ajoute le spécialiste en alertant sur l’émergence des phénomènes de « cybercondrie » liés à la consultation excessive des réseaux sociaux. Manque d’espace de parole et d’écoute, difficultés intrinsèques à cette période de la vie, « il faut rester vigilent, augmenter les moyens et continuer la recherche ».
*Santé publique France rappelle que le numéro de téléphone 31 14 est gratuit et ouvert 24h/24 en cas de pensée suicidaire.