Ce vendredi soir, les regards sont tournés vers le Parti socialiste, qui peut assurer au Premier ministre Sébastien Lecornu une absence de censure, et éviter ainsi une dissolution.
Selon nos informations, avant de renommer officiellement son Premier ministre, Emmanuel Macron a pris soin de contacter Olivier Faure, pour s’assurer d’une non-censure à l’issue de la déclaration de politique générale. Un coup de fil, oui, mais pas d’accord, affirme la formation de gauche. Le Parti socialiste n’a « absolument aucun deal » avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, et n’a « aucune assurance ni garantie » sur ses demandes, a affirmé vendredi soir le secrétaire général du parti Pierre Jouvet.
Le Parti socialiste menace même de censurer dès la déclaration de politique générale du prochain Premier ministre s’il n’obtient pas « satisfaction sur une suspension immédiate de la réforme des retraites et sur une mesure de justice fiscale », avait appris l’AFP vendredi soir auprès d’un participant du Bureau national réuni en urgence.
Juste avant que le président renomme Sébastien Lecornu à Matignon, le PS avait, lors de ce bureau national, réaffirmé « sa volonté de gouverner avec la gauche et les écologistes pour apporter des solutions aux problèmes des Français », selon un participant.
« Si le président de la République s’obstinait une nouvelle fois à faire un choix différent », le PS « sera intransigeant sur la nécessité d’une suspension immédiate de la réforme des retraites ainsi que sur mesure de justice fiscale qui répondent aux aspirations de nos concitoyens », a précisé la même source. « Si tel n’était pas le cas, nous serions toujours prêts à censurer dès la déclaration de politique générale », a-t-il ajouté.
« Spectacle déplorable »
« À l’unanimité », les membres du bureau national ont aussi déploré le « spectacle déplorable » que donne aux Français le président de la République, qui a convoqué « une énième réunion sans annonce, ni perspective ».
À la sortie de l’Élysée, le patron du PS Olivier Faure avait déploré que le chef de l’État n’ait « apporté aucune réponse claire », ni « sur le pouvoir d’achat ni sur les retraites ni sur aucun sujet ».
« Au rythme où les choses vont et dans les conditions dans lesquelles nous sommes aujourd’hui, (…) il n’y a aucune garantie de non-censure de notre part », a-t-il expliqué avant de menacer explicitement que « si tous les sujets ne sont pas sur la table », notamment la suspension de la réforme des retraites, « alors nous censurerons immédiatement ».