Certes, la décision officielle ne semble pas avoir été encore prise à Washington, mais les Russes se préparent bien au pire. À savoir à la livraison et à l’utilisation par les Ukrainiens des missiles sol-air de longue portée Tomahawk, capables de frapper des cibles situées à plus de 2 500 kilomètres – ce qui, aux yeux de tous les experts, pourrait changer la donne dans cette guerre d’épuisement.

Le 8 octobre, le général Andreï Kartapolov, à la tête de la commission de la défense à la Douma, le Parlement russe, a menacé que Moscou “trouvera le moyen de faire mal” à ceux qui auront la mauvaise idée de les utiliser contre la Russie, selon des propos rapportés par le journal en ligne patriotique Ura.ru. “Notre réaction sera sévère”, a-t-il promis, tout en soulignant que les militaires russes connaissaient bien, par leur expérience en Syrie, ces missiles et “savent comment les abattre”.

Quelques jours auparavant, Vladimir Poutine s’était montré plus mesuré, en estimant qu’une livraison éventuelle de missiles Tomahawk par les Américains “mettrait fin à la tendance positive qui s’était dessinée dans les relations [américano-russes]”, lit-on sur le site de l’agence de presse officielle Interfax. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a mis en garde contre une “dangereuse escalade”,