Par

Ugo Maillard

Publié le

11 oct. 2025 à 6h16

Depuis le 26 septembre 2025, la ville de Nice (Alpes-Maritimes) inaugure un nouveau dispositif d’accès au logement. Une dizaine de biens ont été vendus en Bail réel solidaire (BRS), c’est-à-dire que les acheteurs acquièrent le logement, mais restent locataires du terrain. Cette nouvelle manière d’acheter un bien en dessous des prix du marché permet aux ménages considérés comme plus modestes d’accéder à la propriété foncière. Instaurée en France en 2017, la Métropole de Nice, via le bailleur Côte d’Azur Habitat, a livré les huit premiers logements en BRS.

Anthony Borré, président de Côte d’Azur Habitat, répond aux questions d’actu Nice et détaille le plan de développement du Bail réel solidaire sur le territoire métropolitain.

« Une manière de garder les familles »

Actu : Pourquoi lancer le dispositif de Bail réel solidaire à Nice et sur la métropole ?

Anthony Borré : À Nice, se loger est devenu extrêmement compliqué. C’est l’une des villes où le foncier est le plus cher en France. Cela est inaccessible pour la majorité des familles, même quand elles ont un emploi stable. Et côté location, c’est pareil ! Il y a peu d’offres et des loyers très élevés. Résultat, beaucoup de Niçois sont dans l’impasse : trop de revenus pour le logement social, mais pas assez pour acheter dans le privé. Le Bail Réel Solidaire a justement été créé pour eux. En dissociant le foncier du bâti, il permet de faire baisser fortement le prix d’achat et donne enfin la possibilité à des familles d’acheter à Nice.

Est-ce une manière d’atteindre le quota de logements sociaux ?

A.B : Ce n’est pas une question de quotas ou de chiffres mais c’est une manière très concrète de garder les familles dans leur ville, de préserver la mixité sociale et de leur offrir la sécurité de devenir propriétaires.

Mon souhait est que ce dispositif profite en priorité à des ménages qui vivent et travaillent déjà ici.

Anthony Borré

Hormis les critères légaux, d’autres critères sont-ils mis en place à Nice dans le choix des bénéficiaires ? 

A.B : Les critères de base sont fixés par la loi : respecter un plafond de ressources et occuper le logement en résidence principale. C’est ce cadre qui garantit que le BRS reste bien un outil d’accession sociale, destiné à des ménages qui ne pourraient pas acheter autrement.

Bien entendu, mon souhait est que ce dispositif profite en priorité à des ménages qui vivent et travaillent déjà ici, des Niçois qui sont attachés à leur ville, mais en danger de devoir la quitter.

Près de 100 logements en BRS d’ici à 2030

De nouveaux logements en BRS seront-ils à la vente à Nice dans les prochains mois ? 

A.B :
Nous avons inauguré, le 26 septembre, la Villa Candide et les 8 premiers BRS de Nice, et nous n’allons pas nous arrêter là ! D’ici 2030, Côte d’Azur Habitat aura livré 84 logements en Bail Réel Solidaire, répartis sur plusieurs programmes neufs. La majorité sera réalisée à Nice (71 logements), mais aussi à Mougins, La Gaude et Menton.

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Uniquement sur du neuf ?

A.B : Pour le moment, nous développons surtout ce dispositif dans le neuf. Ce qui compte pour nous, c’est de multiplier les solutions pour permettre à davantage de familles d’accéder à la propriété à un prix abordable. Mais nos objectifs sont plus larges : multiplier toutes les solutions, y compris des dispositifs plus “niches” comme la surélévation ou d’autres formes d’accession, en complément du logement social. Car sur la Côte d’Azur, chaque logement compte : c’est une condition essentielle pour répondre à la difficulté structurelle de produire du logement sur notre territoire.

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