En France, 10% de la population s’identifie comme appartenant à la communauté LGBT +. Parfois l’annonce de l’orientation sexuelle à la famille ou aux amis est difficile, et parfois cela se déroule sans accroc. À l’occasion de la journée mondiale du coming out, Aurélie et Théo, deux Francs-Comtois, racontent leur expérience.
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Comment annoncer son orientation sexuelle à ses parents, à ses amis ? À l’occasion de la journée mondiale du coming out, le 11 octobre 2025, France 3 Franche-Comté a recueilli le témoignage de deux personnes qui ont dû à un moment de leur vie dire à leur proche que leur partenaire était du même genre qu’eux. Une annonce qui a pu, pour Théo par exemple, être très stressante. A contrario, Aurélie l’a fait alors qu’elle était déjà adulte, un moment qu’elle décrit comme assez naturel.
Les agressions à caractère homophobes ont augmenté de 5% en 2024 par rapport à 2023, selon des chiffres de SOS Homophobie et du Ministère de l’Intérieur. L’intérêt de la journée du coming out est alors de réduire les stigmatisations liées à l’orientation sexuelle et ouvrir le dialogue dans la bienveillance. 10% de la population française s’identifie à la communauté LGBT+.
Théo avait 19 ans lorsqu’il décide d’en parler à sa mère. Il est en couple avec un garçon et décide d’assumer son homosexualité. « J’ai écrit une lettre à ma maman, qu’elle a lue devant moi » se souvient le jeune Bisontin, âgé aujourd’hui de 27 ans. À ce moment-là, le lycéen ne sait pas trop à quoi s’attendre et appréhende un peu la réaction de ses proches : « J’étais le premier de ma famille à dire que j’étais homosexuel » raconte-t-il.
Ma mère a d’abord pleuré, mais en réalité, elle avait plus peur pour moi qu’autre chose. Elle l’a très bien pris.
Pour son père, la situation a été un peu plus complexe : « Je lui ai dit de vive voix, et je n’ai eu aucune réponse de sa part. Il s’est enfermé dans un mutisme et ne m’a pas parlé durant plusieurs semaines » explique Théo. Finalement, le père du jeune homme a rapidement accepté la situation. Aujourd’hui les deux hommes ont réussi à reconstruire leur relation, et son père n’a plus de problème avec son orientation sexuelle. Du côté du reste de sa famille, Théo raconte que la réception a été plutôt mitigée. Son coming out n’a pas du tout bien été reçu par sa grand-mère paternelle.
Encore aujourd’hui, ma grand-mère ne l’accepte pas. On se voit toujours, mais la relation n’existe plus vraiment.
Théo était assez jeune lorsqu’il a pris la décision de révéler son homosexualité, à l’école la situation a été assez difficile à vivre : « J’étais à l’internat, et l’un de mes camarades de chambre qui était l’un de mes meilleurs amis a coupé les ponts avec moi du jour au lendemain » raconte le Bisontin. Aujourd’hui Théo n’a plus trop de problèmes avec son entourage, à part en ce qui concerne sa grand-mère.
La situation a été totalement différente pour Aurélie, originaire de Haute-Saône. « Quand j’étais plus jeune j’ai d’abord présenté un garçon à mes parents, puis à l’âge de 28 ans, je suis tombée amoureuse d’une fille » se rappelle. Pour la trentenaire, la révélation était perçue plutôt comme un non-sujet : « Je me suis dit que c’était moi qui décidais. Ils ont été un peu surpris au début, mais ils ont voulu la rencontrer le soir même » raconte-t-elle.
Quelques années auparavant la petite sœur d’Aurélie avait déjà fait son coming out auprès de la famille, alors qu’elle était au lycée. « Pour elle, ça a été plus compliqué car elle était plus jeune, moi, je n’étais pas une adolescente en pleine construction » affirme Aurélie.
Je savais déjà quelle serait leur réaction, vu que ma sœur en avait déjà parlé, donc c’était assez rassurant. J’ai quand même eu peur que ça fasse un peu trop.
Côté amical, là encore aucun problème particulier. « Mes amis ont juste trouvé ça drôle, ça n’a surpris personne » se souvient la Franc-Comtoise. Selon une enquête réalisée par Ipsos, 82% des personnes qui ont reçu un coming out ont eu image positive des personnes LGBT+.