Peut-être vexé de n’avoir pas obtenu le prix Nobel de la paix, Donald Trump a relancé sa guerre commerciale contre la Chine, vendredi 10 octobre. Le président américain a jugé que Pékin «devenait très hostile» après les restrictions décidées par la Chine sur les terres rares.

«Cela a été une vraie surprise», a réagi le président américain sur son réseau Truth Social. «Je devais rencontrer [le président chinois Xi Jinping] dans deux semaines au sommet de l’Apec en Corée du Sud, mais il ne semble plus y avoir de raison» pour le faire, écrit Donald Trump.

Il a donc annoncé que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre « ou avant ».

Selon un responsable de la Maison Blanche, ce taux vient s’ajouter aux 30% déjà appliqués à l’ensemble des produits chinois depuis mai dernier ainsi qu’aux taux appliqués à certains secteurs spécifiques, comme l’acier et l’aluminium, le cuivre, les produits pharmaceutiques ou encore l’ameublement, notamment.

Cela pourrait amener certains droits de douane à 150%, voire 200% selon les secteurs, qui pourraient dans certains cas encore s’ajouter aux taux préexistants au retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le président américain a estimé qu’« Il n’est pas possible que la Chine soit autorisée à tenir le monde “prisonnier” mais cela semble être leur projet depuis un moment.»

En réaction, la Bourse de New York a glissé immédiatement. En hausse depuis l’ouverture de la séance boursière à Wall Street, les principaux indices de la place américaine reculaient vers 19 h 30, heure française : le Dow Jones perdait 1,3 %, l’indice Nasdaq cédait 2,5 % et l’indice élargi S & P 500 lâchait 1,8 %.

Les marchés européens ont également terminé en nette baisse, dans le sillage des pertes de Wall Street. La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,53 %, en attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre en France, tandis que Francfort a lâché 1,5 %, Milan 1,74 %, et Londres 0,86 %, selon les chiffres définitifs.

Les terres rares étaient déjà un point de friction majeur dans les négociations commerciales sino-américaines, Washington accusant Pékin de ralentir délibérément l’approbation des autorisations d’exportation. Le géant asiatique est le premier producteur mondial de ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement. Les nouveaux contrôles annoncés jeudi par Pékin concernent l’exportation des technologies liées à l’extraction et la production de ces matériaux, a indiqué le ministère du Commerce dans un communiqué.

Mise à jour à 8h29 le 11 octobre avec les droits de douane supplémentaires.