La candidature de Catherine Trautmann aux prochaines élections municipales n’est à vrai dire pas complètement une surprise dans la mesure où celle qui fut maire de Strasbourg de 1989 à 1997 et de 2000 à 2001 préparait depuis plusieurs mois déjà le projet socialiste de mars 2026. Elle a confirmé ce vendredi matin qu’elle le portera elle-même et a déclaré ainsi sa volonté d’être candidate, dans une mise en scène la plaçant seule sous les projecteurs.
Celle qui se considère comme « la maire de cœur des Strasbourgeois », sollicitera l’investiture du Parti socialiste mais investie ou pas, elle sera candidate. « Je ne pars pas à cette élection pour moi, ma personne importe peu, je le fais pour la ville parce que la ville est dans un état difficile et parce que les Strasbourgeois me le demandent », a-t-elle encore affirmé avec des accents sacrificiels.
Catherine Trautmann siège au conseil municipal de Strasbourg sans discontinuer depuis 43 années ; depuis son élection dans l’opposition en mars 1983. Élue députée PS en 1986, maire en 1989, elle inaugure la première ligne de tram strasbourgeoise en 1994 et devient ministre en 1997. Elle est alors une figure nationale de la gauche.
Une opposition farouche à la municipalité écologiste
Quand elle est interrogée sur son parcours, elle confesse un regret : « Avoir accepté d’entrer au gouvernement ». En 2000 en effet, son adjoint Roland Ries rechigne à lui rendre son fauteuil de maire et la querelle mène à la défaite de 2001. Les socialistes regagneront la Ville en 2008 mais Catherine Trautmann ne retrouvera plus la place qui avait été la sienne.
En 2020, elle prend au débotté la direction de la campagne municipale socialiste après les déboires de la tête de liste. Les rapports avec les écologistes se passent très mal et la fusion des listes échoue. Catherine Trautmann accusera les écologistes de volonté hégémonique tandis que ceux-ci l’accuseront d’intransigeance dans les négociations.
L’inversion du rapport de force entre les anciens alliés passe mal et les socialistes basculent dans une opposition farouche. Des polémiques sur la laïcité terminent de diviser ces deux gauches. Catherine Trautmann en convenait à mi-mandat : « 2020, c’était fort désagréable, tout a été désagréable, et sur les 40 ans, les années que je vis aujourd’hui sont sûrement celles qui sont les plus désagréables ».
En tête dans un premier sondage
Face à la maire écologiste Jeanne Barseghian, qui briguera un second mandat, plusieurs autres candidats dont Jean-Philippe Vetter (LR) et Pierre Jakubowicz (Horizons/Renaissance) sont déjà déclarés. Si ceux-ci expriment de la déférence à l’égard de leur collègue socialiste de l’opposition avec qui ils ont mené de concert la bataille contre le projet de tram nord, l’ancien maire Roland Ries explique depuis sa retraite, qu’il juge son ancienne rivale « dépassée ». D’autres voix au PS regrettent que le passage de témoin générationnel n’ait pas été organisé durant ce mandat et fustigent une ligne trop à droite. Mais pour l’entourage de Catherine Trautmann et pour l’appareil du PS bas-rhinois, qui lui est acquis, un premier sondage, qui la donne en tête du premier tour à 25 % , prouve que la dynamique est enclenchée. En 2020 toutefois, elle n’avait pas suffi.