Washington souhaite interdire le survol de la Russie aux compagnies aériennes chinoises à destination et en provenance des États-Unis, selon un document officiel du ministère américain des Transports publié jeudi.
Le survol du territoire russe pour se rendre de Chine aux États-Unis est « injuste » car il « procure un avantage concurrentiel » aux compagnies chinoises, affirme le document de cinq pages.
Passer par la Russie, « une option plus attrayante » pour les voyageurs
« La route la plus efficace pour relier certains points aux États-Unis et en Chine implique de survoler l’espace aérien russe », relève la note du ministère américain des transports. Cette option est avantageuse « car elle aboutit généralement à une durée de vol plus courte, offrant ainsi une option plus attrayante aux voyageurs » et permet « aux opérateurs d’économiser du carburant et de réduire d’autres dépenses d’exploitation ». Or la Russie a fermé son espace aérien aux compagnies américaines en mai 2022. Washington avait de son côté interdit les vols russes au-dessus des États-Unis en mars de la même année, juste après l’invasion de l’Ukraine.
« Les compagnies aériennes chinoises ne sont soumises à aucune interdiction d’utiliser l’espace aérien russe, et ce déséquilibre est devenu un facteur concurrentiel important dans la réouverture progressive du marché du transport aérien entre les États-Unis et la Chine », fait valoir la note.
« Que les États-Unis réfléchissent à l’impact de leurs politiques sur leurs propres entreprises »
Interrogé sur le sujet vendredi, Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, a regretté ce projet américain. « Nous suggérons que les États-Unis réfléchissent à l’impact de leurs politiques sur leurs propres entreprises, plutôt que de réprimer déraisonnablement d’autres pays et de laisser les consommateurs mondiaux payer la facture », a-t-il estimé.
Notre dossier sur les compagnies aériennes
La proposition américaine représente une nouvelle étape de la guerre commerciale à laquelle se livrent les deux grandes puissances. Jeudi, Pékin avait annoncé de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares, renforçant sa réglementation dans ce secteur au cœur de tensions avec Washington, mais aussi Bruxelles.
Ce vendredi, la Chine a aussi annoncé qu’elle allait imposer des droits « spéciaux » aux bateaux américains dans ses ports, en représailles à des mesures similaires annoncées en avril par les Etats-Unis.