© Timofey Kolesnikov, fourni par l’Opéra de Lyon – Vasily Barkhatov, metteur en scène russe, a été choisi pour adapter à nouveau Boris Godounov, un drame issu d’une pièce de Pouchkine.
Déjà monté lors de la saison 1994-1995 sous la direction du chef d’orchestre Valery Gergiev – désormais persona non grata en Occident pour ses prises de positions inacceptables sur l’Ukraine – puis en 2002-2003 avec Iván Fischer, le chef-d’œuvre de Moussorgski revient à l’Opéra de Lyon. Boris Godounov est ainsi proposé en ouverture de saison du lundi 13 au samedi 25 octobre 2025.
Une belle initiative de Richard Brunel, directeur de l’institution lyonnaise, puisque cette version devrait apporter un coup de jeune au seul opéra achevé du compositeur russe.
Vasily Barkhatov à la mise en scène de Boris Godounov à l’Opéra de Lyon
Richard Brunel a choisi de confier la direction au chef d’orchestre Vitali Alekseenok, étoile montante de la scène musicale internationale, et la mise en scène à l’artiste russe qui fait un tabac en Allemagne et en Europe de l’est, Vasily Barkhatov. Il vient de monter une Norma du tonnerre, paraît-il, à l’Opéra de Vienne (Autriche) en mai dernier et il n’est encore jamais venu en France.
Pour rajeunir ce drame tiré d’une pièce de Pouchkine, inspirée de faits réels mais largement remaniés par l’écrivain, le metteur en scène s’inspirera de l’esprit du film de Lars von Trier avec Nicole Kidman, Dogville. Il faut dire que cette histoire sombre s’y prête. Celle d’un usurpateur, appelé par le peuple puis défait par la rumeur.
L’opéra de Moussorgski a connu deux versions écrites par le compositeur et des remaniements ultérieurs, mais l’Opéra de Lyon a choisi de reprendre la toute première version, refusée par le comité de lecture du théâtre Mariinski (Russie), plus condensée et plus efficace théâtralement. On ne doute pas une seconde que Vasily Barkhatov soit l’artiste idoine pour insuffler l’âme russe dissidente et dénoncer les dangers et les excès du pouvoir, lui qui vit dans sa chair le résultat d’une dictature sauvage et implacable. On a hâte !