Par
Thomas Martin
Publié le
11 oct. 2025 à 13h16
Une énorme arnaque. Quatorze personnes seront jugées en novembre et février à Paris pour avoir mené une escroquerie aux SMS frauduleux en ayant recours à un IMSI-catcher, un système d’interception normalement utilisé par les services de police ou de renseignement, a-t-on appris ce samedi 11 octobre de source proche du dossier. A l’origine de l’enquête : une plainte déposée en octobre 2022 par l’opérateur télécoms français Orange après la réception, par plusieurs clients, de SMS frauduleux de type arnaques aux comptes Ameli.
Un véhicule suspect dans Paris
Orange avait constaté que ces SMS n’apparaissaient pas sur son réseau et que le terminal présentait un comportement radio atypique au moment de leur réception. Cela laissait penser à l’utilisation d’une fausse station de base, créant un réseau où se connectaient les clients se trouvant à proximité.
Le 31 décembre 2022, la police a repéré à Paris un véhicule dont la lunette arrière était totalement obstruée par un caisson gris. Après destruction du dispositif par les démineurs, une analyse avait révélé qu’il s’agissait d’un IMSI-catcher, selon les éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance.
L’utilisation de ce dispositif capable d’intercepter les données de trafic de téléphonie mobile permettait d’envoyer des messages d’hameçonnage à tous les appareils « captés », en se faisant passer pour un organisme connu, tel Chronopost ou Ameli. Objectif : conduire les personnes à remettre leurs coordonnées bancaires, pour les escroquer.
Des milliers de victimes
Huit personnes âgées de 24 à 46 ans et la société Scion Data Agency seront jugées devant le tribunal correctionnel de Paris les 6, 12, 13, 19, 20, 26 et 27 février pour cette escroquerie, dont le montant dépasse les 20 millions d’euros.
Les charges retenues vont de la captation de données informatiques à l’utilisation non autorisée de fréquence, en passant par l’entrave au fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données, escroquerie ou tentative d’escroquerie en bande organisée.
Les faits ont été commis entre le 1er septembre 2022 et le 14 février 2023, au préjudice de milliers de victimes non identifiées et d’opérateurs de téléphonie, notamment Orange, partie civile dans ce dossier.
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Parmi les prévenus se trouve un Chinois, extradé depuis la Suisse vers la France, où il est en détention provisoire. Il est considéré comme le vendeur de ces IMSI-catchers.
Six autres personnes et deux sociétés font de leur côté l’objet de comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité, qui doivent être homologuées le 5 novembre à Paris. Cette procédure permet de juger rapidement l’auteur d’une infraction reconnaissant sa culpabilité, sous certaines conditions.
AFP
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