On l’appelle Jok’air. Ou bien Jok’ Pololo, Big Daddy Jok, Jok’chirac, Jok’travolta, ou encore Jok’rambo selon les époques et les projets. Pour l’état civil, il reste Melvin Félix Aka, français d’origine ivoirienne ayant vu le jour à Paris en septembre 1991.
Ce dimanche 12 octobre, ses fans l’attendront au Palais Nikaïa de Nice pour découvrir en live les morceaux de son septième album solo, Les jolies filles aiment Jok’Air.
Il est là depuis un bail
Aujourd’hui écouté par 2,5 millions d’auditeurs chaque mois sur Spotify, où son morceau Las Vegas atteint les 116 millions de streams, Jok’Air a construit son « palais » pierre par pierre, depuis l’adolescence. Son frère, Davidson, lui avait mis le pied à l’étrier en finançant des sessions de studio pour lui et ses amis. Le nom du groupe ? MZ, pour Mafia Zetrei, référence, en verlan, au XIIIe arrondissement de Paris, où ils ont grandi. Avant que l’union vole en éclats, la MZ sortira deux albums et six mixtapes, entre 2007 et 2016.
Jok’Air enchaînera en solo, signera sur le label Play Two pour son premier album et obtiendra un disque d’or à 19 ans avec le deuxième, Jok’Travolta.
Il a labouré le terrain, presque en dehors des radars médiatiques
Comme le notait Genono, journaliste spécialiste du rap français au moment de la sortie de Melvin de Paris (2023), Jok’Air n’est pas forcément le personnage le plus boosté par la sphère médiatique. Alors, pour asseoir sa longévité, celui-ci a misé sur une grosse force de travail et un côté très prolifique, abreuvant son public de nouveautés, dans un contexte toujours plus concurrentiel.
Genono, encore lui, insistait sur la polyvalence et la soif de renouvellement du rappeur, devenu de plus en plus chanteur au fil du temps.
« Big Daddy Jok est un disque plus personnel, Jok’Rambo tend vers la pop voire le rap expérimental, Je suis Big Daddy est ambitieux, avec un noyau dur de gros singles. Jok’Air s’est essayé au rock, à l’électro, au rap plus classique, a pioché dans les influences gospel est allé chercher des sonorités cubaines, s’est évidemment essayé à la trap… »
Airs de lover, conscience politique et BD : il sait être imprévisible
Que ce soit en version bad boy ou plus tendre, comme sur Nos rêves, avec Chilla et Yseult, ou dernièrement sur En apesanteur, Jok’air déploie régulièrement son arsenal de bourreau des cœurs. Il peut aussi opérer dans d’autres registres. Dans un paysage musical aseptisé, souvent vidé de tout message politique, il avait placé Assa Traoré dans la peau d’une présidente sur la pochette de son album VIe République. Ou à reprendre à son compte le « bruit et l’odeur » de Jacques Chirac sur le morceau Jok’Chirac.
À l’origine de La Mélodie des quartiers, une association œuvrant pour favoriser l’accès des jeunes à la culture, Jok’Air a également sorti deux BD destinées aux enfants avec le graphiste Soupap !, Mission Papa Noël et Melvin de Paris.
Jok’air en concert. Dimanche 12 octobre, à 18 h, au Palais Nikaïa, à Nice. De 35 à 45 euros. nikaia.fr/programmation/jok-air