Le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, lors de la cérémonie des Oscars en 2023. Une soirée de récompenses qui avait largement salué le travail du réalisateur pour son film en stop motion « Pinocchio ».

FREDERIC J. BROWN / AFP

Le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, lors de la cérémonie des Oscars en 2023. Une soirée de récompenses qui avait largement salué le travail du réalisateur pour son film en stop motion « Pinocchio ».

CINÉMA – « Pas mal non ? C’est français ! ». C’est sans doute ce que s’est dit le réalisateur mexicain Guillermo del Toro en choisissant l’école des Gobelins, à Paris, pour créer un nouveau studio de cinéma dédié à la technique du stop motion en France.

Dévoilé ce vendredi 10 octobre en présence du grand patron de Netflix Ted Sarandos, ce projet prévu sur le long terme et conçu à plusieurs mains est le fruit de la passion du cinéaste derrière La forme de l’eau et Le Labyrinthe de Pan ou plus récemment Pinocchio, pour l’art du stop motion. Une technique d’animation d’ailleurs utilisée sur ce dernier film, sorti en 2022 sur Netflix.

Rien d’étonnant donc à voir le réalisateur prochainement de retour (sur Netflix encore) avec son adaptation de Frankenstein, s’associer à Netflix et la prestigieuse école parisienne spécialisée dans l’animation. Le but étant de « former et accompagner la prochaine génération de professionnels de l’animation », comme le rapporte Le Parisien, présent lors de cette annonce. Il faut dire que Netflix et Guillermo del Toro entretiennent déjà d’étroits liens avec l’établissement français. Par le biais de bourses d’études, d’échanges professionnels et de masterclasses, comme le rappelle le journal à juste titre.

Mais désormais, l’objectif est d’aller encore plus loin pour permettre à une nouvelle génération d’animateurs d’entretenir cette technique qui a offert de nombreux chefs-d’œuvre du 7e art. Du récent Pinocchio, en passant par Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson, L’Étrange Noël de Monsieur Jack d’Henry Selick, Chicken Run de Peter Lord et Nick Park ou encore l’excellent Mad God du génial Phil Tippett. Sans oublier les incontournables films Wallace et Gromit du studio Aardman Animations, bien sûr.

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Mais en France aussi, les films en stop motion ne sont pas en reste. On peut notamment rappeler le succès de Ma vie de Courgette, film de Claude Barras sorti en 2016, lauréat du meilleur film d’animation aux César également nommé cette année-là dans la catégorie meilleur film d’animation aux Oscars et aux Golden Globes.

Del Toro impliqué pour « dix ans »

En poussant pour ce projet de studio en France, Guillermo del Toro semble aussi mener à sa manière le combat contre l’IA dans l’industrie cinématographique. « Tout ce que vous voyez dans une œuvre en stop motion est d’une manière ou d’une autre le fruit de mains humaines. C’est imperméable à l’intelligence artificielle, contrairement à d’autres domaines de l’animation », a-t-il déclaré en ce sens.

« Je m’implique pour les dix prochaines années », a-t-il promis. « Je pense qu’il faudra attendre que le studio soit opérationnel pendant au moins cinq ans avant qu’on puisse en mesurer le succès. Aujourd’hui, tous les grands noms du stop motion ont plus de 50 ans. Nous aurons réussi quand quelqu’un de moins de 30 ans s’y fera une place », a encore lancé Guillermo del Toro.

Passionné par l’artisanat et les imaginaires fantastiques, le cinéaste mexicain compte aussi sur ce projet pour faire perdurer cette technique « en voie de disparition » et créer des liens entre le Vieux Continent et l’Amérique latine. Du côté de Netflix, on espère surtout que ce projet de studio permettra de promouvoir encore plus d’œuvres en animation sur sa plateforme de streaming.

Mais avant d’en arriver là, il reste de nombreux détails à peaufiner. Que ce soit l’emplacement exact du studio (« un studio de stop motion, ça demande de la place », note del Toro), la date de lancement, qui sera annoncée « prochainement », et le nom de ce studio. De l’aveu du réalisateur aux trois Oscars, le studio devrait s’appeler « Mark Gustafson ». Ce qui serait une belle manière de rendre hommage au coréalisateur de son Pinocchio, décédé en début d’année 2024.