Par

Clémence Pays

Publié le

11 oct. 2025 à 19h26

Point de repère dans la ville, la tour des Horizons en fait rêver plus d’un. Et si ses 35 étages peuvent donner le vertige, il en faut un peu plus pour effrayer Léa et Camille. Ces Bretonnes – et un troisième acolyte anonyme – ont sauté du plus haut bâtiment de Rennes, de bon matin lundi 29 septembre 2025. Un défi pour ces amatrices de BASE-jump, une pratique sportive extrême qui consiste à sauter d’une antenne, d’un immeuble, d’un pont… « Ça nous tenait à cœur de pratiquer notre sport à domicile. Surtout que c’était notre premier saut depuis un building », retrace l’équipe pour qui la hauteur des Horizons – près de 100 mètres – était « parfaite », sans compter « le terrain confortable pour atterrir » qu’offre la pelouse présente sur la dalle.

Une préparation mentale importante

Sauter des Horizons, c’est quelque chose que Léa a déjà vécu de près. Le 24 décembre 2024, deux hommes s’étaient déjà équipés de parachutes pour faire ce grand plongeon. « J’ai fait partie du projet l’année dernière, sans sauter car je n’avais pas encore mon matériel. Ça m’a tout de même mis en confiance pour le saut », précise la Bretonne.

Un point primordial dans le BASE-jump. Pour se préparer, Camille et Léa expliquent tenir compte de « beaucoup de facteurs », notamment la « préparation mentale » :

Il faut se sentir capable, ne pas faire quelque chose où il y a un doute, ne pas le faire sous influence ; s’entourer des bonnes personnes qui respectent et écoutent les besoins de chaque partie prenante du groupe et accepter que le projet puisse échouer.

Léa et Camille
Amatrices de basejump

Il ne faut pas non plus oublier la préparation physique avant de se lancer. « Il faut avoir une bonne expérience en parachutisme classique avant de commencer le BASE, soulignent les deux sportives. Il faut avoir pratiqué des sauts de BASE plus accessibles avant de faire de l’urbain, comme une éolienne ou un pont, où le dégagement est plus important et la réactivité sous voile a été travaillée. »

Visualiser le contenu sur Instagram

« Le fruit d’un long entraînement »

Une fois ces deux premières conditions réunies et le lieu du saut choisi, il ne faut pas foncer tête baissée. Là encore, le sang-froid est de rigueur. Il y a des « facteurs techniques ». Parmi eux, ⁠« une météo clémente, sans vent, prendre en compte l’environnement, le terrain d’atterrissage, la marche d’approche, l’exit (point de départ du saut) », cite l’équipe bretonne.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

« Il faut avoir le bon matériel, un sac de parachute, n’est pas le même qu’un sac de BASE, il faut également adapter son saut à la hauteur, en choisissant la bonne taille d’extracteur et le bon type de saut. »

Il y a beaucoup d’étapes à valider avant de se mettre aux sauts urbains, c’est le fruit d’un long entrainement, de beaucoup de sauts plus faciles.

Léa et Camille
Amatrices de basejump

Un film pour immortaliser l’instant

Le lundi 29 septembre, après ce travail de repérage et d’entraînement, les conditions étaient réunies. Le trio breton a pu discrètement pénétrer dans la tour des Horizons jusqu’à atteindre son toit. Face au lever de jour, et alors que la ville se réveille doucement, la pression monte pour les sportifs. Perchés sur la corniche, un à un, ils se sont élancés avant de déployer leur parachute et d’atterrir sans encombre, sous les yeux ébahis de quelques passants.

Message d’avertissement de la part des sportifs ayant sauté des Horizons

« Il nous semble judicieux de rappeler, dans une époque où nous aimons partager nos expériences sur les réseaux, que le BASE est un sport extrême, qui nécessite une vraie préparation physique et mentale. Et où l’erreur peut amener à des conséquences extrêmes. Il est bien évidemment accessible à celui qui s’en donne les moyens, mais c’est une pratique qui nécessite la pleine possession de ses moyens. Il faut être attentif au moindre détail, rien n’est laissé au hasard. »

Un moment hors du temps capturé par des amis vidéastes du groupe, Maël Thomas, Florian Malapert, Loup Ducloux et Loïc. « Ils nous ont permis de créer de magnifiques images et souvenirs pour nous qui resteront gravés. » Et qui en laisseront sans doute plus d’un rêveur…

Brian Le Goff et Clémence Pays.

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.