Artiste peintre, Eléonore de Gentile partage ses œuvres sur les réseaux sociaux depuis 2021. Souhaitant mettre son art au service du Bien, la jeune femme s’est lancée dans une aventure entrepreneuriale. Portrait d’une artiste en quête de Beau.
« Rappelle-moi que l’ouvrage de ma main t’appartient et qu’il m’appartient de Te le rendre en le donnant (…) », dit la Prière de l’Artisan. Depuis toute petite, Eléonore de Gentile, 24 ans, est très sensible à la beauté qui l’entoure. Originaire de Nantes, elle y découvre la peinture qui devient vite une passion. Elle choisit, après son bac, de nourrir son amour et sa recherche du Beau en entrant en classe préparatoire littéraire. Là, elle arrête de peindre. Mais en sortant de prépa, l’envie de retrouver sa toile et son chevalet revient. En plein confinement, en 2020, la jeune femme décide de se lancer. « Je n’avais rien à faire dans ma chambre de bonne, j’ai repris mes affaires d’aquarelle et j’ai commencé à peindre. J’étais si heureuse de retrouver mes pinceaux que je m’y suis mise à fond. Et j’ai commencé à poster mes toiles sur Instagram en parallèle de mes études de communication. » Petit à petit, Eléonore nourrit son compte sur les réseaux sociaux et les commandes affluent. En septembre 2024, à la fin de ses études, la jeune artiste décide de se consacrer entièrement à la peinture et au développement de son site internet.
Aujourd’hui installée sous le soleil toulonnais, Eléonore a déjà vendu une quarantaine de toiles faisant partie de collections et a reçu vingt commandes spécifiques. Elle est seule à gérer son activité entrepreneuriale au quotidien et cela représente beaucoup de travail. « Il faut construire son audience, essayer d’être crédible par rapport aux clients, avoir une vraie présence sur les réseaux sociaux… » Pour la jeune peintre, l’aspect commercial de son travail doit cependant rester secondaire par rapport à la peinture : « Mon idée est d’être artiste avant toute chose et de mettre la communication au service de mon art. » Pour l’aider dans son projet, Eléonore peut compter sur son rendez-vous avec le Christ qu’elle retrouve chaque matin dans l’Adoration eucharistique. « Ça change ma vie. Je confie ma journée et tout ce que je crée à Jésus. »
Eléonore de Gentile
Peindre la lumière
A Toulon, Eléonore a trouvé les paysages et les ambiances qui l’inspirent. « En Provence, il y a une lumière particulière, très belle. Elle nourrit mes tableaux de ses couleurs chatoyantes et de beaucoup de joie. » Pour sa troisième collection, la jeune artiste est éclairée par l’œuvre du peintre espagnol Joaquìn Sorolla (1863-1923), connu pour ses scènes baignées de lumière méditerranéenne. Entre marchés aux fleurs, bâtisses ocres et arcades de la vieille ville toulonnaise, les toiles d’Eléonore reflètent la vie calme et ensoleillée du Midi.
Sa cinquième collection raconte une toute autre histoire. Baptisée « Marine », elle prend ses sources dans une visite du porte-avions Charles de Gaulle. « En janvier dernier, j’ai visité ce fleuron de la Marine française et je me suis dit qu’il s’y vivait des aventures humaines, politiques, économiques exceptionnelles, au-delà des paysages magnifiques qu’il traverse. » Lors de cette excursion, Eléonore prend connaissance du Concours des peintres officiels de la Marine, qui permet de donner une reconnaissance particulière à certains peintres spécialisés dans les sujets marins. Elle se lance alors dans la réalisation d’une trentaine de toiles. « En peignant la mer, je me suis rendue compte à quel point j’aimais cela, à quel point le travail de la lumière sur l’eau me captivait. Il y a un jeu de contrastes très fort entre la structure du bateau et la fluidité de l’eau. C’est passionnant. »
Eléonore de Gentile
Eléonore de Gentile
« Beaucoup de grâces »
Dans son travail quotidien d’artiste peintre, Eléonore veut œuvrer pour le Beau et le Bien. « Si une lumière, une douceur, une forme de joie se dégagent de mes toiles et que ça peut faire du bien à celui qui regarde ma peinture, alors j’ai l’impression d’apporter ma petite pierre à l’édifice de la société, ma pierre à moi. » Certaine que l’art a un sens pour le monde et qu’il nourrit l’âme, la jeune peintre se réfère souvent à la Lettre aux artistes de saint Jean Paul II. Elle en retient particulièrement ce passage qui la touche : « Celui qui perçoit en lui-même cette sorte d’étincelle divine qu’est la vocation artistique (…) perçoit en même temps le devoir de ne pas gaspiller ce talent, mais de le développer pour le mettre au service du prochain et de toute l’humanité. » Consciente que le métier de peintre n’est pas simple financièrement, Eléonore voit aussi la peinture comme une forme d’abandon à la Providence. Elle se réjouit de la manière dont le Ciel l’a conduite jusqu’ici. « J’ai l’impression d’avoir été guidée de manière providentielle vers ce que je fais, petit à petit, sans grands éclats. Il y a du travail de mon côté mais il y a aussi beaucoup de grâces. »
Cette Grâce particulière, on la retrouve dans les tableaux religieux peints par Eléonore. Sa toile « Jésus frappe à la porte » en est l’un des plus beaux exemples. Réalisée pour le faire-part d’ordination diaconale d’un séminariste toulonnais converti par cette Parole du Christ dans l’Apocalypse, « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe » (Ap 3,20), ce tableau a aussi beaucoup marqué Eléonore. « Cette commande a eu lieu au moment difficile où je me lançais dans cette aventure, elle m’a permis de confier mon parcours au Seigneur ! »
Eléonore de Gentile
Pratique
Exposition du 1er au 10 décembre à la Mairie du 7e arrondissement, 75007, Paris