Audrey Dana sort son nouveau livre, « Illuminée » (éd. JC Lattès). Nous étions avec elle lors d’une séance de dédicaces au restaurant Lapérouse
Elle ne fume plus. Pas depuis longtemps. Pour autant, pas de sautes d’humeur ou d’agacement quelconque à signaler. Au contraire. D’une nature ultra-positive inhérente aux résilientes (lire l’interview qu’elle a accordée à Paris Match il y a un an), Audrey Dana irradiait de bonheur mercredi dernier au restaurant Lapérouse (Paris VIe). Non qu’elle s’y régalait du fameux croque royal truffé ou de la timbale de rigatonis au caviar (classiques de la carte de cette « maison de plaisirs »), mais elle y signait son nouveau livre, « Illuminée » (éd. JC Lattès) – car le lieu est aussi un rendez-vous littéraire, pour preuve Frédéric Beigbeder qui y anime une interview hebdomadaire. Bref.
Audrey Dana a écrit un roman aussi intrigant que peu banal. La singulière histoire d’Alice, quadragénaire et mère célibataire, quatre enfants sur les bras, trois ex sur les côtes et pas un mec dans son lit. Afin de changer ce dernier état de fait, elle se laisse convaincre pour un rendez-vous pris sur une appli. Jusque-là, rien de très original. C’est à la page 28 que tout bascule. Un choc anaphylactique (elle est allergique aux cacahuètes) l’envoie ad patres. Elle meurt, oui. Page 34, après quarante minutes de mort clinique, elle ressuscite. On n’en dira pas plus sur ce qui se déroule et ce qu’elle « vit » pendant ce laps de temps que sur les conséquences et changements intérieurs de ce retour sur Terre, mais on vous garantit sur facture un récit où l’existentialisme, la philosophie et l’humour font très bon ménage.
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On peut aussi s’amuser à déceler entre les lignes l’intimité de la comédienne, laquelle en profite pour régler quelques comptes tout en exprimant le fond de sa pensée, le tout sans une once d’acrimonie. Et pour cause : l’auteure privilégie l’autodérision et oblige son personnage à une profonde remise en question dont la clé se trouve dans son nom de famille : Barré. Pas de conclusion hâtive : le patronyme ne signifie pas forcément ce que l’on croit – la solution se trouve dans les dernières pages.
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Maintenant, on ne va pas se mentir, c’est vrai qu’Audrey Dana semble venir d’une autre planète tant elle paraît sans filtre. Bienveillante, à l’écoute, sincèrement concernée par l’autre, à l’affût de joies et soucis de chacun… Pas étonnant que tant d’amis se soient déplacés pour acheter son livre ce soir-là. Elle-même n’en revient pas de cette foule compacte de visages familiers se pressant devant sa table avec l’ouvrage à la main. Noémie Merlant, Reem Kherici, Vahina Giocante, Michael Gregorio, Stéphane de Groodt, Sandra Sisley… Ce soir-là, l’auteure a dédicacé 200 ouvrages en trois heures, prenant le temps de parler avec tout le monde, d’embrasser, d’enlacer, de rigoler, comme animée par une surdose de dopamine – qu’elle semble générer non-stop. Son secret ? Il se trouve dans le roman, justement. C’est même sa raison d’être.