La création d’une nouvelle ligne de bus accompagnée d’une piste cyclable sur la commune de Bron, dans la métropole de Lyon, menace la pérennité de la boulangerie Paneo, dont une partie va être expropriée.
Créée en 2015, la boulangerie Paneo, située à Bron sur la route de Genas, est menacée de disparition. Le lieu, prisé des Brondillants, pourrait être amputé d’une partie de son parking et d’une de ses annexes à cause d’un projet de nouvelle ligne de bus accompagné de sa piste cyclable. L’expropriation, demandée par le Sytral, l’opérateur des transports dans la métropole lyonnaise, leur a été notifiée récemment, indique Ali Harbaoui, le propriétaire des lieux avec son frère Abdelkader. «Ça va nous amputer d’environ 40% de notre surface. Sans ça, on ne peut plus exercer», se désespère le boulanger qui déplore «de ne pas avoir de recours possible».
Ce projet de ligne de bus à haut niveau de service n’est pas nouveau et figurait déjà au plan local d’urbanisme lors de précédent mandat. Il a toutefois été revu par la majorité écologiste actuelle qui y a ajouté une voie lyonnaise, son réseau de pistes cyclables. C’est l’inclusion de cette piste de 3 mètres de large qui a obligé l’opérateur a procédé à des expropriations.
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Un jugement définitif attendu en décembre
Contacté, le Sytral explique que c’est la loi d’Orientation des Mobilités (LOM), qui a obligé l’intégration «d’une infrastructure cyclable de 3 mètres, minimum réglementaire», à ce projet. Pour l’opérateur des mobilités, seule «une annexe de la boulangerie» est concernée par l’expropriation et «des études de faisabilité, financées par Sytral Mobilités, ont démontré que le réaménagement proposé permettait le maintien de la boulangerie en place.» «Les gérants n’ont jamais donné suite à ces propositions», conclut le Sytral.
De son côté, Ali assure «qu’il n’y a jamais eu de discussion possible». «Ils disent que c’est comme ça et pas autrement. C’est un comportement de voyous qui va mettre dix personnes au chômage», s’emporte-t-il. Jérémie Bréaud, le maire de Bron déplore, lui, «une fragilisation du tissu commercial» de ce quartier. «On avait proposé que la piste cyclable soit largement rétrécie à cet endroit, ou qu’elle soit déviée vers une autre route mais ça n’a pas été retenu», poursuit l’élu LR. Il dénonce également les modalités de l’expropriation : «L’aberration c’est que Sytral rachète une partie de la boulangerie seulement. Mais sans cette partie le commerce n’est plus viable. Bienvenue en Absurdistan». Un jugement définitif est attendu en décembre prochain.