Les associations étaient dans la rue, samedi 11 octobre 2025. Elles s’inquiètent des baisses de subventions, de budget de plus en plus contraints. Elles craignent de ne plus remplir leurs missions. Paroles d’acteurs de terrain au sein de la manifestation à Lille.
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France handicap, le Planning familial, France Nature Environnement, la Ligue de protection des oiseaux, les Centres sociaux, l’économie sociale et solidaire, des centaines d’associations ont défilé contre les baisses de subventions et de budget qui impactent leur quotidien. Réduire les missions ou le personnel, un dilemme pour un univers dont les effets positifs se mesurent souvent à long terme.
Dans la manifestation à Lille, samedi 11 octobre 2025.
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© B. Théry / FTV
Claire Marchand, trésorière du Planning familial du Nord
On ne sait pas à quelle sauce on sera mangé sur 2026. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que, moi, je ne m’enrichis pas. Les subventions, ça paye les salaires, ça permet d’assurer des prestations. Nous, on a une délégation de service public. Ce n’est pas de l’argent qu’on jette par les fenêtres.
Claire Marchand craint de ne plus pouvoir aider les femmes victimes de violences.
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© B. Théry / FTV
Au planning, on agit plus particulièrement sur les Droits des femmes, mais il y a beaucoup de choses sur l’accompagnement des femmes victimes de violence. Ce n’est que le réseau associatif qui fait ça. Si on coupe les vivres des associations, les personnes qu’on aide, elles iront où ? Ce qu’on fait, l’État ne le fait pas en fait.
Nous n’avons pas de problème pour recruter, mais si on ne peut pas payer les salaires… c’est la question aujourd’hui.
Thierry Dereux, président de France Nature Environnement Hauts-de-France :
La réduction des budgets, ça fait des années, et ça s’amplifie. Peu à peu, vous vous trouvez sans rien. Comment payer des salariés dont on a bien besoin ? Il n’y a pas que les bénévoles !
France Nature Environnement, c’est 1 million d’adhérents, en Outre-mer et en Métropole. On a des baisses considérables. On a des diminutions drastiques.
Thierry Dereux, Président de FNE Hauts-de-France.
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© B. Théry / FTV
Ce qui nous fait le plus peur, c’est de devoir licencier. On a compté 60 000 salariés qui pourraient être licenciés. Ce qui pourrait aussi nous faire peur ce sont les régressions environnementales qui sont très importantes. (…) Il y a des atteintes à l’environnement en permanence. Nous sommes des vigies sur le terrain, on est des lanceurs d’alerte, on réalise des opérations, par exemple sur les déchets qu’on appelle « Sentinelles de la nature » : des gens détectent des problèmes de dépôt sauvage — et Dieu sait qu’il y en a dans le Nord-, on travaille là-dessus et demain si on n’a plus les moyens, on va laisser pourrir tout ça.
Emmanuel Varin, coordinateur pédagogique Le Petit Poucet, association des centres sociaux de la région de Valenciennes
Dans les centres sociaux, on ne peut pas maintenir le niveau d’action qu’on aimerait pouvoir maintenir. On ne peut pas faire face à la demande des habitants parce qu’il y a de moins en moins de subventions. On a l’impression que le gouvernement, que la chose politique d’une manière générale, nous rit au nez en permanence. On veut se faire entendre parce qu’on pense qu’on est là pour créer du lien social et qu’on a besoin de nous. On a besoin des bénévoles, on a besoin des habitants et des professionnels et on a envie de le faire savoir.
Emmanuel Varin déplore des budgets en baisse dans les Centres sociaux.
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© B. Théry / FTV
Au niveau du budget, de la trésorerie, de tous les moyens matériels qui nous sont donnés, on a l’impression d’être toujours en train de mendier et d’être les pauvres. Alors que ce qui se vit au quotidien, c’est la santé, c’est l’action sociale, c’est la solitude des aînés, des seniors sur laquelle on essaie de mettre des petits pansements, des petits sparadraps. C’est pour ça qu’on a mis des sparadraps. On est un peu pitoyable et misérable avec nos pansements et nos sparadraps, mais faute de mieux, on essaie de les tenir tant qu’il est possible de les tenir.