Tandis que la guerre à Gaza semble en voie de règlement, encore que les prochaines étapes du plan de paix seront difficiles à appliquer, les regards se tournent vers l’Ukraine. Donald Trump, qui rêve toujours de recevoir le prix Nobel de la paix, montre des signes d’impatience face à cette guerre. Cependant, l’armée russe est autrement plus puissante que le Hamas et la survie politique de Vladimir Poutine est en jeu. Alors que l’économie de la Russie vacille, les pays européens sont engagés dans des politiques contradictoires à l’égard de la Russie. Les États-Unis, qui ont plus que jamais besoin de l’aide de Pékin pour régler la guerre en Ukraine, sont engagés dans une escalade de représailles commerciales avec la Chine.
1) En quoi les politiques des pays européens sont-elles contradictoires?
Alors que, d’une part, les pays de l’Union européenne envoient de l’armement en Ukraine et qu’ils discutent de moyens pour confisquer les fonds russes gelés dans les banques européennes, d’autre part, certains de ces pays augmentent leurs importations d’hydrocarbures de la Russie! En 2025, en France, les importations d’hydrocarbures russes ont augmenté de 40%. Le gouvernement français plaide qu’une partie de ces importations ont été redirigées vers l’Allemagne. La Hollande a augmenté ses importations russes de 72%. Au total, sept pays ont accru leurs importations d’hydrocarbures russes, tandis que la Hongrie et la Slovaquie continuent à importer leur énergie de la Russie comme s’il n’y avait pas de guerre en Ukraine. Donald Trump a raison de reprocher à l’Union européenne de continuer à importer de l’énergie russe.
2) Les États-Unis vont-ils augmenter leurs exportations d’armes en Ukraine?
Le Congrès américain a voté vendredi une aide militaire de 500 millions de dollars pour l’Ukraine. Jeudi, l’ambassadeur des États-Unis à l’OTAN, Matthew Witaker, a déclaré que les États-Unis disposaient d’armes redoutables qui pouvaient infliger des dommages considérables à la Russie, mais qu’elles n’étaient pas encore déployées sur le champ de bataille. Ce genre message traduit bien la volonté des États-Unis qui est de régler rapidement le conflit.
3) Comment Poutine réagit-il?
Vladimir Poutine a prétendu ce vendredi que les accords qu’il avait conclus en Alaska avec Trump demeuraient valides et que leur contenu n’avait pas encore été complètement révélé au public. Il a cependant ajouté que la livraison de missiles américains Tomawak à l’Ukraine compliquerait le processus de paix.
4) Poutine peut-il survivre à une défaite en Ukraine?
Poutine ne pourrait probablement pas survivre à une défaite en Ukraine, dans tous les sens du terme. Un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine devrait donc minimalement impliquer des clauses qui lui sauveraient la face. Ces clauses seraient probablement inacceptables pour le gouvernement ukrainien. Poutine risque donc d’inciter les troupes russes à se battre jusqu’au bout.
5) Quels types de pression les États-Unis peuvent-ils exercer contre la Russie?
Israël est une petite puissance. L’Iran aussi. Il était donc assez facile pour le gouvernement américain d’exercer une forte pression sur ces pays. Ce n’est pas le cas pour la Russie ou pour la Chine. Pire, la rivalité entre la Chine et les États-Unis semble s’exacerber, comme le montrent les nouvelles restrictions d’exportations chinoises de terres rares. Les États-Unis pourraient cependant pénaliser la Chine et l’Inde pour fermer à la Russie leurs principaux marchés d’exportation. Mais pour justifier ces mesures, il faudrait bien entendu que les pays européens cessent eux aussi d’importer de l’énergie russe. La tâche est difficile. Mais un prix Nobel, ça se mérite.