La créatrice de Balzac Paris et sa famille ont quitté le tumulte parisien pour une élégante maison lilloise. Un lieu qui leur ressemble.
Vive le TGV ! Grâce à lui, Lille est à une heure de Paris. Un avantage précieux pour Chrysoline de Gastines, cofondatrice, avec son mari, Victorien, et son beau-frère Charles, de la marque de prêt-à-porter Balzac Paris. Elle a, en effet, décidé de retourner vivre dans la capitale des Hauts-de-France, dont elle est originaire, et qui lui semble plus adaptée à la vie d’une famille avec quatre enfants. En moins de temps qu’il n’en faut pour traverser la capitale d’est en ouest ou du nord au sud, elle peut rejoindre ses bureaux parisiens et, le soir, rentrer au calme et profiter de sa tribu. C’est enceinte de Georges, le petit dernier, qu’elle débute les visites et tombe amoureuse d’une maison de 300 m² entourée d’un ravissant jardin. Si le coup de cœur est immédiat, elle veut que la maison lui ressemble. Elle décide donc de repenser intégralement l’intérieur.
Pour ce chantier qui va durer un an, elle est épaulée par l’architecte d’intérieur Cyrielle Wattinne, avec qui elle a déjà collaboré pour ses appartements parisiens et son pied-à-terre au Touquet. La complicité qui s’est installée entre elles, au fil du temps et des projets, leur a permis de travailler harmonieusement à quatre mains. Leur coup de maître ? Avoir entièrement décloisonné le rez-de-chaussée. De l’entrée à la cuisine, du salon à la salle à manger, il n’y a aucune porte : on circule librement. Pour apporter du rythme à cet ensemble, les volumes sont structurés autour d’arches en bois.
Addict aux rayures
«Nous avons privilégié, un peu partout, le bois, matériau naturel et chaleureux, afin d’apporter un contraste aux murs blancs, aux sols en béton et ainsi réchauffer l’atmosphère, précise Chrysoline de Gastines. Si je suis séduite par les intérieurs colorés des autres, le blanc est mon véritable terrain d’expression. C’est lui qui me permet d’exprimer ma personnalité.» Et en effet, il reflète ici merveilleusement la lumière qui entre à flots par les baies vitrées et qui rebondit sur les nombreux miroirs afin d’éclairer chaque recoin. Il est surtout une parfaite toile de fond pour mettre en scène meubles et objets, tapis et œuvres d’artistes contemporains, avec un art maîtrisé du mix & match. «On retrouve à la maison les mêmes codes que dans les boutiques Balzac Paris, ajoute Chrysoline de Gastines.
Dans le salon baigné de lumière, le canapé à double assise sur mesure, recouvert d’un tissu Pierre Frey, est la pièce maîtresse. Sur le tapis Nordic Knots, un savant mélange de pièces chinées : fauteuils Alky, de Giancarlo Piretti, et Pacha, de Pierre Paulin pour Gubi, table basse Sesann, de Gianfranco Frattini. Dessus, vase Cosin Paris, cendrier Bello et Bello. Au mur, œuvre d’Agathe Prouvost.
Matias Indjic / Matias Indjic
Soit un écrin blanc dans lequel on peut s’amuser avec des couleurs et des motifs, comme le léopard ou les rayures, qui ornent, par exemple, la tête de lit de ma chambre. Je crois que je suis addict aux rayures tant dans la garde-robe que dans la déco !» Autre passion : le vert kiwi, sa teinte fétiche, déclinée sur le tapis du salon, la banquette de la cuisine ou encore en un gros galet en tissu chenille qui habille le banc-îlot de l’entrée.
«Je me sens bien ici, poursuit-elle, car chaque détail nous ressemble. Nous avons fait réaliser une partie des meubles sur mesure, pour répondre à nos goûts, bien sûr, mais aussi pour qu’ils correspondent à notre manière de vivre. Ainsi, dans la cuisine, tout a été minutieusement dessiné. À l’étage, dans la chambre de notre fille Colombe, nous avons imaginé un lit fonctionnel avec deux énormes tiroirs afin qu’elle puisse ranger rapidement et facilement son petit bazar. Dans le salon, le canapé et la bibliothèque en acier ont été fabriqués pour nous. J’ai, en revanche, chiné une table basse miroir Sesann, de Gianfranco Frattini, éditée par Cassina, et un fauteuil gris Alky, de Giancarlo Piretti. Dans la salle à manger, la table laquée Gabrielle Paris, marque de ma belle-sœur, s’accorde quant à elle avec des chaises vintage Matteo Grassi. Ce mélange de créations uniques, de pièces neuves et vintage apporte une âme à la maison.»
Sur la bibliothèque conçue sur mesure, une composition de Dubouquet, fleuriste à Lille, dans un vase &Klevering. Lampe Di Fretto, vase Ferm Living, coupe Zara Home, double vase chiné.
Matias Indjic / Matias Indjic
“Je me sens bien ici, car chaque détail nous ressemble”
Chrysoline de Gastines
Au plus près du jardin
Le jardin ajoute au charme du lieu et semble s’immiscer à l’intérieur. Des bouquets de fleurs ponctuent chaque pièce, et la chambre du couple, au rez-de-chaussée, est comme noyée dans la nature. «Initialement, notre architecte, Cyrielle Wattinne, souhaitait que notre chambre soit à l’étage, avec salle de bains et dressing attenants. Mais je voulais absolument être au plus près du jardin, pouvoir m’y connecter le matin en ouvrant ma fenêtre.» Ce choix a permis de faire du premier niveau un paradis pour Garance, Colombe, Lazare et Georges. Chacun a sa chambre. Tous peuvent aussi se retrouver pour jouer dans un espace commun.
Ils sont également souvent dans le jardin, qui accueille un trampoline. Comme à l’intérieur, ce terrain verdoyant avec ses massifs d’inspiration japonaise a été pensé pour que petits et grands puissent vivre leur vie ensemble ou séparément, selon les envies de chacun et les moments de la journée. Dedans comme dehors, on se sent bien… Peut-être n’est ce pas un hasard si Balzac Paris inaugurera le 1er décembre une toute première boutique à Lille. On y trouvera, dès Noël, le premier vase de la marque : un pas vers l’univers de l’art de vivre qui, on le devine, ne laisse pas Chrysoline de Gastines indifférente.