Dans le sillage d’octobre rose, le CHU de Grenoble conviait ce dimanche 12 octobre à une opération « octobre vert », destinée à sensibiliser aux risques de cancers du foie. Une quarantaine de personnes ont gravi La Bastille en tee-shirt vert.
Dans le sillage de l’opération « octobre rose », pour le dépistage précoce des cancers du sein, le CHU de Grenoble tente de mettre en évidence, particulièrement depuis deux ans, « octobre vert ». Il s’agit là encore de parler de cancers et de pousser à la prévention mais il est question dans ce cas des cancers du foie. Après une course organisée l’an dernier, cette année les soignants, malades qui le peuvent et familles sont montés à la Bastille de Grenoble à pied. Une quarantaine de personnes habillées de tee-shirt verts, parties des escaliers quartier Saint-Laurent et qui se sont rassemblées sur la terrasse des géographes, juste sous la gare d’arrivée des « bulles » en fin de matinée.
Les facteurs de risque : consommation régulière d’alcool mais aussi diabète et obésité
Leur message : comme bien souvent en termes de cancers plus on sait qu’on est à risque et plus on sait qu’on a une chance de détecter tôt les signes avant coureurs d’une tumeur, qui s’avère beaucoup plus délicate à soigner. C’est d’ailleurs particulièrement le cas des cancers du foie souligne la professeur Charlotte Costentin, médecin hépatologue au CHU Grenoble Alpes. Alors que le cancer du foie, quel que soit son type « est un des 5 cancers de plus mauvais pronostic », explique cette spécialiste, il est possible de l’éviter « dans 80% des cas ». « Il y a des petites choses très simples à faire pour savoir si on a une maladie chronique du foie sous-jacente (qui peut ensuite dégénérer), explique Charlotte Costentin, il suffit de faire une prise de sang et en fonction de cette prise de sang on peut faire des examens un peu plus poussés ». « Si on fait le diagnostic de la maladie quand elle est silencieuse on peut déjà mettre en place plein de choses pour ne pas que la maladie progresse ». Pour ça il faut donc être attentif, particulièrement à partir de 40 ans et si l’on est « à risque » et « se poser la question et en parler avec son médecin traitant ». Ces facteurs sont « la consommation régulière d’alcool », même sans outrance, ainsi que « le diabète et l’obésité ».
« L’alcool est un poison lent et on ne le sait pas assez », Franck, patient
Près de 10 000 nouveau cas de cancers du foie sont détectés chaque année en France et près de 500 par an du côté du CHU de Grenoble. Dans la plupart des cas les patients « viennent trop tard ». C’est souvent après 60 ans que la maladie se déclare. Pour Franck Blary c’était un peu plus tôt, à 57 ans. « J’étais un consommateur d’alcool « mondain » comme on pourrait le dire, explique-t-il, fréquemment au restaurant avec des amis ». Cet « amateur de bons Bourgognes » était aussi souvent au restaurant avec des clients dans le cadre de son travail de commercial. « Peut-être que j’avais aussi un foie un peu fragile » dit-il mais le diagnostic d’une « tumeur de 12 centimètres à l’échographie », « après un examen sanguin qui n’était pas très bon » a été un choc. Chimio, traitement en médecine nucléaire puis finalement ablation d’une partie de son foie ont eu raison, à ce jour, de la maladie mais il a perdu du poids, s’astreint à une activité physique et.. ne boit plus une goutte d’alcool. « Je me considère comme un miraculé mais je veux aussi porter un message d’espoir ».