Il est désormais aux mains des autorités ukrainiennes. Un ressortissant indien de 22 ans capturé par l’armée ukrainienne alors qu’il combattait au sein des forces russes laisse sa mère dans l’attente de réponses de la part des autorités indiennes, rapporte ce dimanche 12 octobre la BBC. Originaire de la ville de Morvi dans l’État du Gujarat, sur la côte ouest de l’Inde, Sahil Majothi s’était rendu en Russie pour ses études en janvier 2024, où il suivait un cursus d’ingénieur en informatique.

Il a été arrêté en avril de la même année dans le cadre d’une affaire de drogue, à tort selon sa mère Hasina, qui a témoigné auprès de la chaîne britannique. Le jeune homme aurait consenti à rejoindre l’armée russe afin d’éviter une peine d’emprisonnement à la suite des poursuites qu’il encourait dans l’affaire de stupéfiants, selon une vidéo diffusée ce mardi par l’armée ukrainienne.

« Je ne sais pas comment il s’est retrouvé en Ukraine »

Lors de son arrivée en Russie en 2024, Sahil Majothi avait d’abord suivi trois mois de cours intensifs de russe à Saint-Pétersbourg, avant de rejoindre Moscou pour suivre ses études où il travaillait à temps partiel en tant que livreur. Selon sa mère, c’est lors d’une de ces livraisons que quelqu’un aurait glissé de la drogue dans un colis dont il avait la charge. « La police l’a arrêté avec et l’a poursuivi », résume-t-elle.

À la suite de cette interpellation, le jeune homme a été placé en détention pendant six mois, avant d’être condamné à sept ans de prison. Malgré le recours de sa famille à un avocat local pour le défendre, cela n’a pas suffi. « Je ne sais pas comment il s’est retrouvé en Ukraine. Je l’ai découvert en voyant la vidéo » publiée par la 63e brigade mécanique de l’armée, déplore sa mère.

Des promesses de libération et de récompenses financières

Dans ce document audiovisuel, on peut voir le jeune étudiant indien expliquer qu’il a eu le choix entre rejoindre l’armée russe ou exécuter sa peine d’emprisonnement. Les autorités lui auraient alors parlé d’un service d’un an avant d’être libéré. Sahil Majothi déclare également que plusieurs sommes d’argent lui ont été promises en échange de son engagement, sans jamais lui être versées. Cela allait de 100 000 à un million et demi de roubles, soit entre 1 000 et 16 000 euros environ.

Il aurait bénéficié de 16 jours d’entraînement en septembre, lors desquels on lui a enseigné le maniement des armes, comment dégoupiller une grenade. Puis, le 30 septembre, il a fini par être envoyé en « zone verte », sur le front. Dès le lendemain, ce 1er octobre, le jeune soldat affirme avoir eu une altercation avec son supérieur hiérarchique et avoir pris ses distances avec ses collègues russes. C’est à ce moment qu’il s’est trouvé près d’une tranchée ukrainienne et a demandé de l’aide. Aucun des éléments rapportés dans la vidéo par Sahil Majothi ne peut être confirmé de manière indépendante, rappelle la BBC.

Environ 150 Indiens enrôlés dans l’armée russe

Les services de l’antiterrorisme du Gujarat ont confirmé l’arrestation du jeune Indien en Russie et sa détention. Après la publication de la vidéo mardi, Hasina Majothi et son frère ont reçu la visite de cette brigade spéciale, mais ont insisté sur le fait qu’ils n’avaient eu aucun contact avec leur fils et neveu depuis son arrestation.

Selon le journal indien The Hindu, environ 150 ressortissants nationaux seraient enrôlés dans l’armée russe, la plupart titulaires de visa étudiant. Au moins 12 ont trouvé la mort au front et 16 sont portés disparus. Les autorités indiennes ont demandé en septembre Moscou de libérer et rapatrier 27 ressortissants indiens qui avaient été recrutés dans l’armée.

« Nous exhortons une fois de plus tous les ressortissants indiens à ne pas accepter les offres de service dans l’armée russe, car elles sont dangereuses et mettent leur vie en péril », a déclaré en septembre un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères.