Après une nouvelle défaite à Lyon (44-19), l’USAP tente de se reconstruire autour de valeurs collectives retrouvées. Malgré une série noire qui se poursuit, Franck Azéma espère désormais que ces vertus permettront à son équipe de se relever.
« C’est à nous de voir si c’est le début de quelque chose ». La phrase de Franck Azéma, en conférence de presse samedi soir, est pleine de sens. Tout au long de la semaine, le manager catalan a voulu responsabiliser ses joueurs. Les mises en retrait de David Marty et Gérald Bastide ne doivent pas être une fin en soi. « C’est très cher payé », regrettait d’ailleurs le technicien.
Jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont pas les entraîneurs qui bataillent sur le terrain pendant 80 minutes. L’envie et les convictions, ils peuvent les transmettre via un discours, mais pas les mettre eux-mêmes en application. C’était donc aux 23 hommes sur le terrain de prouver et montrer du caractère samedi à Lyon. « On s’adapte. Il faut regarder devant et essayer de transformer quelque chose en positif », expliquait Azéma avant la rencontre. Malheureusement, le score a été sans appel (44-19) et l’USAP s’est inclinée pour la sixième fois consécutive en championnat. Dur d’engranger de la confiance quand vous encaissez votre plus grosse défaite de la saison.
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Des satisfactions individuelles, aussi
Mais l’ensemble du groupe s’est resserré tout au long de la semaine. C’est souvent dans la difficulté que des groupes naissent et où des leaders émergent et passent devant. À l’image de Jamie Ritchie, Mahamadou Diaby ou encore Mathieu Tanguy. « Franchement, je suis content de l’attitude que j’ai vue ce soir (samedi, NDLR). Ce n’était pas suffisant, mais on a une base sur laquelle on peut construire », a confié le capitaine Jacobus van Tonder, meilleur plaqueur de la rencontre avec 18 plaquages réussis sur 19 tentés.
Des joueurs se révèlent aussi, à l’image du centre Job Poulet, qui a réalisé un match complet avec 11 courses, 4 défenseurs battus et 7 plaquages, dont plusieurs offensifs sur Jiuta Wainiqolo notamment, ou encore un grattage salvateur (40e+ 2). Le demi de mêlée géorgien Gela Aprasidze s’est également montré à son avantage : il a été à la construction sur l’essai d’Oviedo (47e) de A à Z. S’il a manqué de vitesse face à Wainiqolo, après la percée de Tavite Veredamu sur son aile droite (64e), le numéro 9 a montré qu’il faudrait compter un peu plus sur lui cette saison. En tout cas, il a été dans la lignée de sa performance réalisée à La Rochelle il y a deux semaines.
Le pilier gauche Giorgi Tetrashvili, en difficulté à Marcel-Deflandre en mêlée face à Aleksandre Kuntelia, a proposé une bien meilleure résistance contre son compatriote géorgien Irakli Aptsiauri. « Pour pouvoir performer, il te faut les meilleurs sur le terrain. Si tu joues avec des mecs qui sont moins bons, tu perds l’émulation dans le vestiaire et tu n’es pas compétitif sur le match », détaillait Azéma à propos de ses choix avant la rencontre. Le manager a eu quelques éléments de réponse et sait sur qui il peut compter pour la suite. Et il a aussi dû apprécier les retours de ses Argentins, avec notamment un Joaquín Oviedo déjà décisif avec un essai (47e), mais aussi 13 courses, 2 défenseurs battus et 11 plaquages. En attendant de pouvoir retrouver Jordan Petaia, Duncan Paia’aua ou encore Posolo Tuilagi, tant de joueurs talentueux qui apporteront un plus.
Des signaux positifs, bien plus nombreux qu’après la piteuse performance contre le Stade Français le week-end précédent (11-28). Maintenant, il faudra continuer d’être consistants face à l’UBB samedi prochain (16 h 35), en augmentant forcément le niveau de jeu. Parce que si on a vu quelques mouvements intéressants contre le LOU, les deux actions conclues par un drop totalement raté de Tristan Tedder (24e, 40e+ 1) sont la conséquence d’un manque d’idée. Mais bon, disons que, cette fois, l’USAP a su enchaîner les temps de jeu sans faire tomber le ballon ou sans se l’envoyer dans la tête.