Les Franciliens ont profité du carton rouge de Florian Verhaeghe pour s’imposer… Montpellier a ainsi laissé échapper un match à sa portée face au Racing 92.

Montpellier a perdu à Créteil un match qu’il aurait pu gagner. Une défaite frustrante, parce qu’elle succède, hors de l’Hérault, à un nul décevant à Montauban (22-22) où les coéquipiers de Yacouba Camara avaient clairement failli dans l’engagement. Cette fois, le MHR avait retrouvé l’envie, la présence dans les duels, la cohérence collective. Mais il a tout ruiné par un excès de fougue, celui du deuxième ligne Florian Verhaeghe, coupable d’un geste insensé qui a tout fait basculer. Le deuxième ligne international, jusque-là impeccable en touche et dans le combat, a laissé ses coéquipiers à quatorze pour la dernière demi-heure, après un déblayage aussi dangereux qu’inutile sur l’anglo-fidjien Nathan Hughes.

Genou attrapé, torsion absurde, geste incontrôlé, carton rouge logique. Et avec lui, s’est envolée toute chance de ramener quoi que ce soit de Créteil. « On fait une bonne première mi-temps mais le carton rouge nous fait énormément de mal, soufflait après la rencontre le manager Joan Caudullo. Pour autant, je ne peux rien reprocher à mes joueurs : ils ont injecté dans cette rencontre une vraie débauche d’énergie. En infériorité numérique, on est même parvenus à revenir plusieurs fois dans leur camp mais il nous manque encore de la maîtrise près des lignes. En clair, c’est embêtant de repartir d’ici avec zéro point car ce match, on aurait pu le gagner. […] De son côté, Florian (Verhaeghe) s’est excusé auprès de ses coéquipiers. […] C’est une faute bête mais elle nous coûte cher. »

Reus : « Une défaite très frustrante »

En effet, Montpellier a eu le mérite de ne pas sombrer. Même à quatorze, les Héraultais ont tenté, multiplié les séquences, occupé le terrain adverse. Mais la lucidité n’y était plus. Trop de précipitation, trop d’imprécision à l’approche de l’en-but francilien.

Le Racing, sans briller, a simplement contenu, patienté et profité des erreurs adverses. « Nous avons mis beaucoup d’implication dans ce match et cette défaite est évidemment très frustrante, confiait Hugo Reus, le demi d’ouverture. On s’était menti à Montauban et samedi, le contenu fut meilleur. Désormais, il faut encore progresser dans la précision et la concrétisation de nos temps forts. » Après Montauban, Montpellier avait promis une réaction hors de ses bases : elle a eu lieu mais elle a tourné court. À Créteil, les Héraultais ont retrouvé le cœur. Reste à apprendre à le dompter.