Surprise rue de Grenelle. En poste depuis fin 2024, Catherine Vautrin, pourtant un temps reconduite dans ses fonctions dimanche dernier par Sébastien Lecornu, n’est plus ministre du Travail. C’est Jean-Pierre Farandou qui hérite ce dimanche soir de ce ministère ô combien important dans le contexte économique délicat que connaît la France. Très peu connu du grand public, Jean-Pierre Farandou est un ministre au profil résolument technique puisqu’il ne dispose d’aucune expérience politique notable.

Agé de 68 ans, ce Bordelais est surtout réputé pour avoir été le président de la SNCF depuis 2019. Toujours aux commandes du groupe ferroviaire ces derniers jours, cet amateur de rugby, diplômé de l’école nationale supérieure des mines de Paris, aurait dû céder la place à la SNCF l’été dernier en raison de la limite d’âge. Mais il avait accepté, à la demande de l’Etat, de prolonger l’intérim jusqu’à l’automne.

Cheminot depuis plus de quarante ans

Fin connaisseur du secteur des transports, défenseur de la décentralisation, Jean-Pierre Farandou travaillait à la SNCF depuis 1981. Il y avait gravi tous les échelons jusqu’à présider, pendant près de sept années, l’opérateur Keolis (filiale de la SNCF) avant de succéder en 2019 à Guillaume Pepy, avec pour mission principale de faire appliquer la réforme ferroviaire de 2018.

Son mandat a été marqué par plusieurs crises, dont la pandémie de Covid-19, qui a mis les trains à l’arrêt pendant plusieurs mois, ou, plus récemment, la signature d’un accord sur les fins de carrière, salué par ses syndicats mais fortement critiqué par l’ancien ministre des Finances Bruno Le Maire.

Un bénéfice historique sous ses ordres

Mais Jean-Pierre Farandou est parvenu à ramener les finances de l’entreprise dans le vert avec notamment un bénéfice historique de 2,4 milliards d’euros en 2022, permettant de financer des investissements, à commencer par la régénération du réseau et l’achat de rames TGV de nouvelles générations. Quant à la dette du groupe de 290.000 salariés, elle est maîtrisée et oscille autour de 25 milliards d’euros.

C’est vraisemblablement l’ancien Premier ministre Jean Castex qui lui succédera à la tête de la SNCF.