Le Paris Basketball a concédé sa première défaite à domicile de la saison, dimanche soir face à Monaco (94-99). Dans ces retrouvailles après la finale du précédent exercice remportée par les Parisiens, les joueurs de la capitale ont payé leur manque de vécu collectif.

Il n’en fallait pas plus pour motiver les Monégasques. Quelques instants avant le coup d’envoi du choc de la troisième journée de Betclic Élite entre Paris et Monaco, les joueurs parisiens, vainqueurs du championnat en juin dernier, ont été célébrés devant le public de l’Adidas Arena. Au nez et à la barbe de la Roca Team… battue en finale par ces mêmes parisiens. « C’est sûr qu’il y avait un aspect de revanche chez eux », concède le Parisien Yakuba Ouattara, passé par Monaco. « Je sais que la finale leur a fait mal. Plus la célébration avant le match qui a dû titiller certains gars… »

Pourtant l’entame a été parisienne, avec une bonne intensité et une adresse qui a permis aux hommes de Francesco Tabellini de prendre les devants. Mais les Monégasques ont vite réagi, infligeant un violent 0-15 en fin de premier quart. « On n’en a pas fait assez défensivement dans le premier quart temps », estime Francesco Tabellini, le coach italien arrivé cet été en remplacement de Tiago Splitter. « On a fait trop d’erreurs qui ont causé des lancers francs. »

Malgré la belle victoire en Euroligue trois jours plus tôt contre la Virtus Bologne, Paris n’a pas tenu l’intensité des Monégasques. « On a montré de belles choses », positive Ouattara. « Ça laisse présager du bon. Il ne faut pas oublier que notre équipe est encore jeune. On n’a jamais joué au complet depuis le début de saison. On joue ensemble depuis un mois et demi seulement. »

Avec un rooster quasiment rebâti de zéro suite à la cascade de départs cet été (TJ Shorts, Tyson Ward, Collin Malcolm, Maodo Lo, Bandja Sy, Mikael Jantunen, Leon Kratzer), le Paris Basketball tente de se remettre d’aplomb. « Avec le temps, connaissant notre état d’esprit, notre volonté et notre éthique de travail, je pense qu’on ne peut être que meilleurs », avance Ouattara.

« On a compris ce qu’il faut faire »

Les chantiers sont multiples pour le club parisien, au sortir d’un doublé Coupe-Championnat historique la saison passée. « On n’a pas fait tout ce qu’on aurait pu et dû pour gagner ce match », regrette le coach italien Francesco Tabellini. « Maintenant on a compris ce qu’il faut faire pour être compétitifs face à Monaco. »

Menés de dix points à la pause (45-55), les Parisiens sont revenus dans le match à la faveur d’un bon début de troisième quart et sont même passés devant pendant quelques secondes (70-68 ; 28e). « Il faut qu’on arrive à être constants sur 40 minutes », analyse Yakuba Ouattara. « On laisse trop de paniers faciles dans la raquette. Notre dureté défensive ne doit jamais baisser. Et en attaque, on a la chance d’avoir des coachs qui nous donnent énormément de confiance. On sait que si on loupe un shoot ou deux, on n’ira pas sur le banc, notre temps de jeu sera le même. »

La satisfaction Hifi

Une philosophie qui colle parfaitement au style de jeu de Nadir Hifi, nouveau leader offensif après le départ de TJ Shorts. « Il est en train de passer un cap », salue Ouattara. « Il est beaucoup plus dans l’alternance dans le jeu. Il a toujours ses coups de génies mais il arrive aussi à faire jouer les autres. On a vraiment besoin de lui sur ces aspects-là. »

Avec 24 points et 5 passes, le « Prince de Paris » a maintenu son équipe à flot en fin de partie, en vain. L’arrière international, de plus en plus utilisé poste 1 en ce début de saison, avait déjà inscrit 20 points et délivré 6 passes contre Bologne trois jours plus tôt.

« Parfois il est excellent, parfois il fait des erreurs, comme nous tous », indique son coach Francesco Tabellini. « Je reste convaincu qu’il sera l’un des meilleurs meneurs d’Europe. Il a tout : la bonne mentalité, le sens des responsabilités. C’est un joueur qui est naturellement très agressif offensivement. »

Après avoir clamé son envie de prendre des responsabilités et décidé de rester à Paris malgré de nombreuses sollicitations d’importantes cylindrées d’Euroligue, Hifi doit appréhender un nouveau rôle. « L’idée est qu’il soit capable de penser aussi à l’équipe, tout en conservant cette agressivité », conclut Tabellini. « Car dans un système de jeu, le meneur a beaucoup de responsabilités. Mais je suis confiant dans le fait qu’il y arrive. »

Trop juste dans le money time, là où Monaco s’est appuyé sur le chef d’orchestre Elie Okobo et un duo Strazel-James plus sobre mais tout aussi efficace, Paris concède son premier revers à domicile de la saison. Loin d’être alarmant, mais riche d’enseignements.