Vous avez un véhicule thermique ? Nous avons une mauvaise nouvelle pour vous. À l’horizon 2027, un nouveau coup de massue pourrait s’abattre sur le portefeuille des usagers de la route : l’entrée en vigueur du système d’échange de quotas d’émissions (ETS2), voté par les États membres de l’Union européenne, menace d’entraîner une hausse sans précédent du prix du litre d’essence et de diesel.

Selon l’Institut Montaigne, qui a publié une note d’alerte ce jeudi 9 octobre, la répercussion sur le prix à la pompe serait comprise entre 15 centimes par litre sur l’essence et 17 centimes sur le diesel, hors TVA. Pour un ménage moyen, le surcoût annuel pourrait s’élever à 105 euros. Et pour les familles dépendant totalement de leur véhicule thermique, notamment en périphérie des grandes villes, la facture pourrait même grimper jusqu’à trois fois plus.

Il s’agit d’une augmentation comparable à celle du prix du diesel constatée entre 2014 et 2018, et deux fois supérieure à celle de l’essence avant le mouvement des Gilets jaunes. À l’époque, la hausse des prix du carburant avait cristallisé la colère d’une frange importante de la population, aboutissant à des manifestations et à une crise sociale majeure.

Des mesures compensatoires… ou pas ?

Il reste tout de même un espoir pour les automobilistes. La généralisation du marché carbone pour les carburants routiers n’a pas encore été transposée dans le droit français. Les contours du mécanisme restent donc flous et sujet à ajustement par l’exécutif. Ainsi, il est possible que certains gouvernements décident de temporiser, voire d’introduire des dérogations. L’Institut Montaigne souligne par ailleurs la possibilité pour la France de différer l’application aux véhicules des ménages jusqu’en 2031, ou de limiter l’impact par des compensations comme la baisse de la fiscalité ou l’attribution de chèques énergie.

Mais ces hypothèses ne suffisent pas à rassurer. La tendance à la hausse du prix des carburants s’inscrit dans un contexte d’inflation généralisée qui fragilise déjà les budgets des foyers modestes. Les carburants constituent une dépense contrainte, difficilement compressible, surtout pour les habitants des territoires périurbains et ruraux.

Au-delà de la transition écologique et des impératifs européens, la question du prix du carburant se joue surtout sur le terrain social et politique. Les gouvernements, déjà bien secoués, devront arbitrer entre la nécessité de décarboner le secteur des transports, la pression citoyenne, et la préservation du pouvoir d’achat. L’ombre d’un nouveau mouvement de contestation, à l’image des Gilets jaunes, plane au-dessus de ces annonces, alors que les Français font face à un coût de la vie toujours plus élevé.

  • Une réforme européenne pourrait faire grimper le prix du carburant de 15 à 17 centimes par litre dès 2027, hors TVA
  • Le surcoût annuel pour un ménage moyen serait de 105 euros, et jusqu’à trois fois plus pour les ménages vivant en ruralité
  • Des mesures compensatoires sont possibles, mais l’inquiétude demeure face au risque de crise sociale et d’inflation persistante

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