Portes claquées, accusations et plainte en diffamation : le conseil municipal de Saint-Étienne, le premier depuis le procès du maire Gaël Perdriau pour chantage à la sextape, a été émaillé de tensions ce lundi, l’opposition lui demandant de se retirer sans attendre le jugement le 1er décembre.
L’édile de 54 ans avait tenu à présider l’assemblée municipale, bien que les quatre groupes d’opposition aient réclamé sa mise en retrait, au motif que trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité ont été requis contre lui fin septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon.
« Vous continuez à salir l’opposition, la presse, les policiers, la justice », lui a lancé l’élue socialiste Isabelle Dumestre. « Vous vous accaparez cette collectivité comme si elle était là pour servir vos intérêts. Vous vous en servez comme d’un bouclier pour affirmer, caché derrière, que vous êtes innocent », a-t-elle encore assené.
« Vous n’êtes plus légitime »
« Pour nous, vous n’êtes plus légitime depuis trois ans. Ayez enfin la décence de vous retirer les quelques semaines qui restent avant la décision de justice », a continué le communiste Michel Nebout dans des propos rapportés par le journal local Le Progrès – le jugement de Gaël Perdriau sera rendu le 1er décembre.
Face au refus de Gaël Perdriau (ex-LR) de s’effacer, les groupes communistes et PS-DVG ont quitté le conseil municipal. « Votre départ montre que vous n’en avez rien à fiche finalement des décisions qui concernent les Stéphanoises et les Stéphanois », leur a lancé le maire très combatif.
Gaël Perdriau a aussi accusé l’ancien député Regis Juanico, candidat socialiste pour l’élection municipale à Saint-Étienne en mars, d’avoir été au courant de l’existence de la sextape avant sa révélation dans Mediapart en 2022 et d’avoir menti aux enquêteurs sur ce point. La réponse de ce dernier ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, il a annoncé avoir demandé à son « avocat de déposer plainte contre Monsieur Perdriau pour diffamation ».