Alors que Microsoft met fin au support de Windows 10, des millions d’ordinateurs français et mondiaux s’apprêtent à basculer progressivement vers Windows 11. Une migration massive qui pourrait se dérouler sous tension : depuis plusieurs mois, les bugs se multiplient et rappellent à quel point un simple défaut dans un logiciel mondialement dominant peut se transformer en problème planétaire.
Ce mardi, Windows 10 tirera donc sa révérence. A cette date, plus aucun correctif de sécurité ne sera publié pour l’ancien système, forçant administrations, hôpitaux, écoles et utilisateurs privés à passer au nouveau système de Microsoft. Mais le changement n’a rien d’un long fleuve tranquille. En effet, selon Forbes ce sont quelque 400 millions d’utilisateurs qui sont concernés et, en cas de bug, cela pourrait créer un vent de panique.
Une transition numérique sous haute surveillance
Ces dernières semaines, le géant américain avait déjà dû reconnaître une panne gênante : son outil officiel d’installation, le Media Creation Tool, censé permettre de créer une clé USB pour installer Windows 11, se ferme sans prévenir sur certaines machines sous Windows 10, comme l’indique le site The Register. Un contretemps de taille au moment où les utilisateurs tentent d’assurer une migration ordonnée vers la nouvelle version du système.
Au sein des directions des systèmes d’information (DSI) de nombreuses collectivités, beaucoup redoutent une répétition de la panne mondiale de juillet 2024 : à l’époque, une mise à jour défectueuse du logiciel CrowdStrike avait provoqué l’apparition de l’écran bleu sur des millions de PC Windows. Aéroports, hôpitaux, services de police et entreprises avaient été paralysés pendant plusieurs heures.
Des bugs qui inquiètent jusque dans les ministères
Depuis cette crise, les signaux d’alerte se succèdent déjà pour le nouveau système déjà installé sur des ordinateurs. L’option « Mettre à jour et éteindre », censée couper l’ordinateur après l’installation d’un correctif, redémarre parfois les PC sans prévenir. D’autres mises à jour ont provoqué des pannes de démarrage ou des blocages audio sur des machines équipées de processeurs Intel comme le rappelle Le Monde Informatique.
En parallèle, l’Europe a imposé à Microsoft de modifier son système pour se conformer au Digital Markets Act (DMA). Les versions européennes de Windows 11 offrent désormais plus de modularité : Edge, Bing et d’autres services peuvent être désinstallés. Une ouverture saluée par Bruxelles, mais qui complexifie encore le code et multiplie les interactions imprévisibles.
Et si le bug mondial venait d’Europe ?
Mais le vrai sujet, en filigrane, dépasse la technique. Il touche à la souveraineté numérique européenne. La quasi-totalité des services publics, des tribunaux aux universités, repose sur l’écosystème Windows. Les collectivités locales tentent d’anticiper : certaines ont choisi de retarder volontairement la mise à jour, d’autres testent les correctifs sur des réseaux isolés avant de les déployer.
Aujourd’hui, Microsoft assure que ses mécanismes de contrôle (déploiements progressifs, possibilité de blocage des patchs, collecte de télémétrie) rendent un effondrement global hautement improbable. Pourtant, les spécialistes n’écartent plus totalement le scénario d’un bug à propagation rapide. Réponse ce mardi !