Le nouveau ministre des PME (Petites et moyennes entreprises), du commerce, de l’artisanat, du tourisme et du pouvoir d’achat, Serge Papin, est issu de la grande distribution. Est-ce que cela rassure le Syndicat des indépendants et des très petites entreprises (TPE) que vous représentez ?
Pas de procès d’intention à Serge Papin qui vient d’arriver. Il est déjà beaucoup plus proche du commerce de proximité que ne l’était Olivia Grégoire par exemple [à ce poste de 2022 à 2024, ndlr]. Maintenant, nous allons voir dans quel sens il va mener sa barque. Nous allons bien entendu l’alerter dès que possible sur la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les TPE.
Le tissu économique national est constitué à 98 % de TPE, soit de micro-entreprises et entreprises de moins de 10 salariés. Ce tissu souffre. C’est le message que vous allez porter ?
C’est le message que nous portons depuis très longtemps. Avec des politiques qui disent « Je vous ai compris », mais qui n’agissent pas en conséquence. La moitié des dirigeants de TPE gagnent moins que le SMIC. A quoi ça sert de bosser 50 heures par semaine, de gérer des problématiques de salariés, de fournisseurs, de payer ses charges, ses taxes, si c’est pour gagner ça ? Avec les conséquences que l’on sait : les pires chiffres depuis 30 ans, en termes de cessation d’activité, de liquidation judiciaire. Sans parler des dirigeants qui sont en souffrance ! Et ça n’a pas l’air d’infuser dans les hautes sphères. Vous savez, une TPE, c’est votre coiffeur, votre boulanger, votre garagiste, etc, tout ce qui construit l’économie locale.
Vous attendez des actions fortes et rapides. Par exemple ?
Oui, il faut agir vite. Nous vivons une sorte de paralysie de la consommation. Le chef d’entreprise ne sait pas où navigue l’Etat, donc il n’investit plus, ne s’engage plus à long terme. Idem côté consommateur.Nous, représentants des TPE et des indépendants, nous attendons des mesures d’urgence mais pérennes, qui nous permettent de respirer. Concernant la fiscalité, l’administratif, la facturation électronique, etc. C’est le moment d’agir. Nous sommes en plein projet de loi de finances. Et nous ne manquerons pas de porter nos conclusions aux parlementaires et d’entrer en contact très rapidement avec le nouveau ministre des PME.