Un nouveau conseil municipal tendu a eu lieu à Saint-Étienne ce lundi 13 octobre : c’est le premier depuis le procès du chantage présumé à la vidéo intime à la mairie. Le maire, Gaël Perdriau, a beau plaider son innocence, le ministère public a requis 5 ans de prison, dont trois ferme contre lui.

Le conseil municipal a encore été tendu ce lundi 13 octobre à Saint-Étienne. La police municipale a filtré l’entrée de la mairie et a veillé à l’entrée de la salle du conseil. Initialement, les élus stéphanois devaient se rassembler le lundi 29 septembre, en plein procès du maire Gaël Perdriau, jugé dans l’affaire de chantage à la « sextape ». La séance a donc été reportée. Mais, même deux semaines après le procès, l’audience du tribunal de Lyon plane encore sur les débats. Après trois suspensions de séances, demandées tour à tour par les socialistes, les écologistes puis les communistes, le conseil a finalement commencé.

Gaël Perdriau, « serein », mène le conseil municipal

Gaël Perdriau a dirigé le conseil municipal, comme à son habitude, comme si rien ne s’était passé, il y a deux semaines à Lyon, comme si la procureure de la République n’avait pas requis contre lui cinq ans de prison, dont 3 ferme, et cinq ans d’inéligibilité. « Il ne faut pas confondre le conseil municipal avec le tribunal » a assèné l’élu à quelques heures de l’ouverture de la séance, se disant serein, comme lors de chaque conférence de presse avant le conseil municipal. Tant que le jugement n’est pas prononcé, il est présumé innocent, c’est la ligne qu’il maintient depuis les révélations de Médiapart en août 2022.

Les socialistes demandent au maire de se mettre en retrait pour la sérénité des débats et la bonne avancée des dossiers municipaux. Même chose du côté du groupe des neuf (des anciens membres de la majorité) qui souhaitent que ce conseil soit présidé par le premier adjoint afin de permettre un débat digne et respectueux. Les écologistes eux sont allés plus loin, demandant à Gaël Perdriau de se retirer purement et simplement de ses mandats.

Communistes et socialistes quittent le conseil municipal

L’affaire a monopolisé les débats pendant toute la première heure du conseil municipal. Il y a eu trois suspensions de séance successives, une demandé par chacun des groupes d’opposition de gauche, cinq minutes de suspension à chaque fois. Et puis, après ces moments de flottement, de pause, Gaël Perdriau a repris le micro pour lancer la première délibération. Et là, le groupe communiste a pris la parole pour annoncer son départ, immédiatement suivi par le groupe socialiste. Il est « impossible » selon eux, « de se faire entendre », de pouvoir argumenter sans se faire couper, voire rabrouer par le maire. Ils ne veulent plus que ce soit leur interlocuteur et ils l’ont dit dès le début du conseil. « Nous vous demandons une seule chose de vous mettre en retrait jusqu’au délibéré » demandel’élue d’opposition Isabelle Dumestre. Elle a été applaudie par le public présent dans la salle lorsqu’elle a prononcé ces mots. Mais le maire est resté droit : « je suis innocent » a-t-il répété.

Finalement, devant le refus de Gaël Perdriau d’accéder à leur demande, une partie de la gauche a donc quitté le conseil municipal de Saint-Étienne en plein milieu des débats : les élus communistes, puis les élus socialistes, les écologistes, eux, sont restés.

La décision de justice dans l’affaire du chantage à la « sextape » ne sera pas connue avant plus d’un mois, puisqu’elle a été mise en délibéré. Elle sera rendue le 1er décembre, à 9h30.

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