Les évènements qui se déroulent depuis ce lundi matin au Proche-Orient sont suivis de près à Strasbourg, où se trouve la deuxième communauté juive de France : entre le soulagement de la libération des otages et le souvenir douloureux des actes antisémites qui ont suivi le 7 octobre.

Dans les rues du quartier du Contades, on se prépare à Hochaana Rabba. Cette fête avait eu lieu dans une ambiance terrible il y a deux ans, juste après le 7 octobre, mais cette année, elle va se faire dans la joie, selon Avigdor, heureux de la libération des otages en ce lundi : « On est très heureux pour eux. Depuis deux ans, c’était comme s’il y avait une partie de nous là-bas. On espère que ça va ouvrir une période de paix, de sérénité et de reconstruction entre tous les peuples ».

Ne pas oublier la parole et les actes antisémites de ces deux dernières années

Une paix durable, c’est ce que souhaite aussi Maurice Dahan. Le président du consistoire israélite du Bas-Rhin espère également un apaisement en France et notamment en Alsace, où les actes antisémites ont été en hausse après le 7 octobre, mais pour lui rien ne pourra se faire sans parole politique forte : « Je crains malheureusement que cet antisémitisme qui s’est dévoilé dès le 8 octobre, perdure, si la politique ne change pas. Les responsables politiques doivent savoir que ce n’est pas grave s’ils perdent une élection en n’excitant pas ceux à qui ils pensent pour pouvoir avoir leurs voix ».

Pour le Grand Rabbin de Strasbourg, Harold Weill : « On est très heureux de ce qui se passe au Proche-Orient, mais on ne doit pas oublier ce qui s’est passé ces deux dernières années et qui n’a été que l’expression de ce qui couvait et qui se cachait finalement en filigrane au sein de la société. Et cet antisémitisme, on n’en est absolument pas débarrassé, donc il faudra continuer à être vigilant ».

« On espère que les bombardements vont s’arrêter »

Perrine Olff-Rastegar, elle aussi, reste prudente. La porte-parole du collectif Palestine 67 s’est mobilisée tous les week-ends ou presque pour Gaza depuis deux ans et elle n’oublie pas le bilan de cette guerre : « Il y a eu près de 68.000 morts, Gaza a été presque entièrement rasée. On espère que les bombardements vont s’arrêter, mais on ne voit pas vraiment de porte de sortie durable, tant qu’Israël continue d’occuper les territoires palestiniens. La seule note positive, c’est que le mouvement pour la Palestine est devenu désormais un mouvement mondial ».