Par Mamy Yves
Ratsimbazafy – Publié le 14 Oct 2025 à 11:58 – Modifié le
14 Oct 2025 à
11:58
Une boulangerie ouverte depuis
2015 à Bron est actuellement sur le point d’être détruite à cause
d’un projet de couloir de bus et de piste cyclable. Une décision
jugée absurde par les habitants.

© Shutterstock
C’est une histoire qui symbolise la tension entre aménagement
urbain et survie du commerce local.
Une boulangerie située à Bron, dans la métropole de Lyon et qui
est également une véritable institution de quartier depuis 2015 vit
en effet ses derniers mois d’activité. Il faut croire que les
propriétaires ont appris qu’ils allaient être expropriés afin de
permettre la construction d’un couloir de bus et d’une piste
cyclable. Un projet porté conjointement par la Métropole de Lyon et
le Sytral Mobilités, qui bouleverse le quotidien de nombreux
riverains.
Un boulanger
qui essaie de défendre son commerce
Selon le dossier technique, les nouvelles infrastructures
empiètent sur près de 40 % du commerce. Ce qui rend impossible la
poursuite de l’activité. “C’est comme si vous aviez deux jambes
et que demain on vous disait que vous marcherez sur une
seule”, s’est indigné Ali Harbaoui au micro de CNEWS. “On
essaie de défendre notre commerce, notre métier, mais on fait face
à un rouleau compresseur”.
Une
justice inflexible malgré la mobilisation locale
Les boulangers avaient déposé un recours pour tenter de sauver
leur entreprise. La justice vient toutefois de trancher car le
projet est désormais validé. Une décision que le maire LR de Bron,
Jérémie Bréaud, qualifie d’“incompréhensible”. “C’est
absurde. On est en Absurdistan, a-t-il lancé, outré.
Tout ça pour faire passer une voie lyonnaise, c’est-à-dire une
piste cyclable plus large. Et pour 1m50 supplémentaire, on va
détruire une boulangerie qui fonctionne !” La procédure
d’expropriation suit donc son cours malgré le soutien d’une partie
des habitants et des élus locaux. La fin d’une aventure humaine et
professionnelle entamée il y a dix ans. Maison Paneo employait une
dizaine de salariés, qui se retrouvent désormais menacés de
chômage.
Le
Sytral se défend et parle de “mauvaise communication”
De son côté, le Sytral Mobilités assure que des études de
faisabilité avaient été menées pour permettre le maintien du
commerce, mais affirme que les gérants “n’ont jamais donné
suite” aux propositions formulées. Un argument que conteste
fermement Ali Harbaoui qui évoque au contraire un manque de
dialogue et de concertation. Sauf retournement improbable, la
boulangerie devra ainsi fermer ses portes d’ici la fin de l’année
2025 ou au premier trimestre 2026.