Jean Hanot est décédé, ce lundi, à l’âge de 94 ans. Cet ancien officier de l’armée, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans la police nationale, a été durant treize ans maire-adjoint à la Sécurité de la Ville de Nice.
En 1995, quatre ans après avoir pris sa retraite du ministère de l’Intérieur, Jean Hanot avait rejoint la liste de Jacques Peyrat. Les deux hommes s’étaient connus bien des années plus tôt, sur les bancs du lycée Masséna.
L’ancien camarade de classe était ainsi devenu l’un des plus proches élus du précédent maire de Nice. Il est resté en charge de la Sécurité jusqu’aux élections de 2008.
« Un homme droit »
Daniel Véran se souvient de sa première rencontre avec ce fonctionnaire « droit jusqu’au bout des ongles » : « Nous étions quelques-uns dans l’armurerie. À l’époque, nous avions le droit de fabriquer nos propres cartouches et nous les conservions dans de petites caisses militaires. Jean Hanot nous a demandé combien nous en avions. Un policier municipal lui a répondu qu’il y en avait à peu près 5 000… Monsieur Hanot a alors renversé la caisse en lui disant : ‘’à peu près, ça ne veut rien dire. Je veux un chiffre précis’’. On s’est mis à compter… », souffle l’ancien commandant de la police municipale, pour qui cette anecdote démontre la « rigueur » toute militaire de cet ancien élu.
Un élu pas vraiment taillé pour la politique, d’ailleurs. Même si, au-delà de ses fonctions municipales, Jean Hanot a également exercé un mandat de conseiller général dans le quartier de Cimiez-Rimiez-Gairaut qu’il connaissait bien pour avoir dirigé l’école des officiers de la police nationale, qui se trouvait à l’époque à Brancolar.
L’affaire du micro… et celle du mont Chauve
Jean Hanot a aussi été directeur de la police des Hauts-de-Seine à l’époque où le chef-lieu de ce département, Neuilly-sur-Seine, venait d’être conquis par un jeune politicien nommé… Nicolas Sarkozy.
Le commissaire Hanot, avant de finir inspecteur général de la police nationale, est aussi passé par la Direction de la surveillance du territoire (DST), les services de contre-espionnage français.
C’est d’ailleurs lui qui, en 1995, avait débusqué un micro-espion caché dans le bureau du nouveau maire de Nice Jacques Peyrat. Lui aussi qui, pour débarrasser les rues de la ville de ses mendiants, avait eu la mauvaise idée de les reléguer au mont Chauve. Ce qui lui avait valu d’être mis en examen…
Lui qui avait été le directeur national adjoint de la police des polices. Au terme d’une carrière tout entière dédiée à la sécurité, jusqu’après sa reconversion politique. Ce qui lui a valu de recevoir la Légion d’Honneur et d’être distingué par l’Ordre national du Mérite.