C’est un petit coup de tonnerre : l’Umih du Rhône a annoncé, dans un communiqué ce mardi, qu’elle rompait son partenariat avec la Ville de Lyon pour la Fête des Lumières 2025, qui aura lieu du vendredi 5 au lundi 8 décembre. Une collaboration « historique », mais devenue difficile ces dernières années. « Cette décision, à la fois réfléchie et responsable, traduit le profond désaccord de la profession face à certaines orientations récentes de l’événement, et plus particulièrement à la manière dont la Ville conçoit la place des acteurs économiques locaux dans cette manifestation emblématique », explique le syndicat.
Le « food court géant » ne passe pas
Le principal point de discorde : les appels d’offres successifs pour des restaurateurs de street food et la mise en place d’un « food court géant » pendant la Fête des Lumières. Pour les professionnels, cette orientation dénature l’esprit de l’événement : « La Fête des Lumières est un symbole de l’identité lyonnaise et une vitrine internationale du savoir-faire, de la créativité et de l’accueil qui font la renommée de notre ville », souligne l’Umih.
Une concurrence jugée déloyale
Les restaurateurs locaux dénoncent un dispositif qui, selon eux, détourne la clientèle des établissements de la Presqu’île. « Alors que la Presqu’île regorge déjà d’une offre de restauration de qualité, cela interroge profondément la profession. Cette initiative, au cœur du périmètre de la Fête, détourne une partie de la fréquentation et de la consommation des établissements qui, eux, vivent et investissent ici toute l’année ; d’autant plus dans un contexte difficile, marqué par de longs mois de travaux et la mise en place de la ZTL sur le secteur », précisent-ils.
L’Umih réclame donc la suppression de ce « food court géant », et appelle à « replacer les acteurs économiques locaux, en particulier les CHRDT*, au cœur du dispositif ».
Une “pause” dans le partenariat pour 2025
Mécontent du dialogue avec la municipalité, le syndicat décide de se mettre en retrait pour l’édition 2025. « Les établissements du secteur CHRDT contribuent toute l’année à la vitalité économique et touristique de Lyon. Ils s’acquittent de leurs cotisations, de leurs charges et respectent des normes exigeantes en matière d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail. Dans ce contexte, il est difficilement acceptable de voir des structures éphémères profiter d’une visibilité exceptionnelle, sans les mêmes obligations ni la même contribution au territoire », justifie l’Umih.
Pour l’heure, la municipalité n’a pas réagi à ce communiqué.
* CHRDT : cafés, hôtels, restaurants, traiteurs, établissements de nuit, bowlings, loisirs indoor et thalassos.