Deux millions de Suissesses et Suisses sont concernés par des rhumatismes, selon la Ligue suisse éponyme. Une ligue qui milite pour la reconnaissance des petits « moyens auxiliaires », des objets méconnus du quotidien, pratiques et peu chers. Alors qu’ils facilitent la vie des malades, ils ne sont pas toujours remboursés par les assurances.

En Suisse, environ une personne sur quatre souffre de rhumatismes, un terme qui englobe plus de 200 maladies affectant les os, les articulations et les muscles, comme l’arthrose, l’ostéoporose, la polyarthrite rhumatoïde ou les maux de dos. Autant de maladies qui entravent le mouvement et l’autonomie. Pour se soigner, les patients et patientes peuvent prendre des médicaments comme des anti-inflammatoires, de la cortisone ou des immunosuppresseurs. Il existe aussi des thérapies: manuelles, par ondes de choc ou par infiltration locale.

Des objets à priori banals et peu coûteux peuvent aider ces personnes dans leur quotidien: pince de ramassage, fixe-éplucheur, tire-bouchon électrique, couteaux ergonomiques, enfile-chaussettes et siège élévateur de bain sont autant de moyens auxiliaires leur garantissant un confort et une autonomie de vie. Pourtant, les assurances maladies ne les remboursent pas toujours. Selon la Ligue suisse contre le rhumatisme, leur utilité n’est pas assez reconnue.

Des petits montants non pris en charge par les assurances

« La plupart des objets qui figurent sur le catalogue de la Ligue suisse contre le rhumatisme ne sont pas systématiquement pris en charge, que ce soit par l’assurance maladie ou un autre organisme », a expliqué l’ergothérapeute Marianne Schubert lundi dans l’émission On en parle du lundi 13 octobre 2025. « L’AI prend en charge les montants assez conséquents, ce qui peut se comprendre. En ce qui concerne les assurances maladie, en tant qu’ergothérapeute et dans le cadre de la convention avec les assurances maladie, je devrais pouvoir facturer jusqu’à 250 francs de ces petits moyens auxiliaires. Mais malheureusement, depuis quelques années, les caisses maladie ont des règles internes et elles refusent parfois, même avec une ordonnance médicale, cette prise en charge financière. »

La raison invoquée: il s’agit de petits montants. « Cela peut être tout de même difficile pour certaines personnes de les payer », répond Marianne Schubert. « Par exemple, imaginez que vous êtes en déplacement. Vous achetez une boisson, vous voulez ouvrir la bouteille. Pour les personnes souffrant de certaines maladies rhumatismales, c’est très difficile, voire impossible. Mais en utilisant un petit capuchon antiglisse, elles sont à nouveau autonomes pour le faire. Cet objet coûte 10 francs, plus 15 francs de frais de port, soit 25 francs. Ce n’est pas grand-chose, mais pour certaines personnes, c’est beaucoup. »

De plus, les rhumatismes ne concernent pas uniquement les personnes âgées. Marianne Schubert cite l’exemple d’une patiente âgée de 17 ans, atteinte du syndrome d’Ehlers-Danlos. « Grâce à un grand coussin de relaxation, cette jeune fille pouvait dormir avec moins de douleurs et ses articulations ne se déboîtaient plus systématiquement. »

Sujet radio: Christophe Ungar

Adaptation web: Myriam Semaani