La démolition du parking Vilaine vient tout juste de débuter à Rennes.

La démolition du parking Vilaine vient tout juste de débuter à Rennes.

Crédit : Adrien Michaud

Déconstruire un parking au-dessus d’un fleuve, ça n’arrive pas tous les jours. Pourtant, il s’agit du vaste chantier dans lequel s’est lancé la ville de Rennes ce lundi 13 octobre.

Depuis le début de la semaine, les agents ont commencé le rabotage du bitume de cet ancien parking, c’est la première phase de la déconstruction de cette structure de 6 000 tonnes de béton. Ils vont être enlevés pour redonner accès à la rivière bretonne.

 

Un chantier sur le long terme

Pour ce faire, à partir du 10 novembre, quand la phase de rabotage sera terminée, la deuxième phase démarrera, celle du sciage et des premières évacuations des gravats par l’eau. En effet, dans ce chantier dit presque exclusivement fluvial, la Vilaine va devenir une alliée de poids. Les précisions de Marc Hervé, premier adjoint en charge de l’urbanisme à la ville de Rennes.

« Une première ouverture sera réalisée dans la dalle sur environ 20 mètres de long. Cette opération devrait durer trois semaines. Les blocs de béton seront soulevés par une grue puis déposés sur des barges qui les évacueront via la Vilaine, jusqu’au site de l’entreprise Charier. Cette ouverture est nécessaire pour faire descendre sur la Vilaine, grâce à une grue, les pontons flottants et une pelle de déconstruction de près de 50 tonnes. »

 

300 camions en moins

Descendre une pelle de 50 tonnes sur la Vilaine résulte déjà en un beau challenge. Que cette dernière grignote pendant 5 mois, jusqu’en avril 2026, plus de 250 mètres de dalle, en sera un autre.

Les explications de Jean-François Papin, en charge de la maîtrise d’ouvrage du projet pour la ville de Rennes :

« Cette pelle de déconstruction équipée d’une pince hydraulique va manger tout simplement ce parking. Les déblais et les gravats vont tomber sur un platelage flottant, car on tient vraiment à ne pas abîmer le fleuve et éviter qu’on fasse chuter le moindre bout de béton dans la Vilaine. Ces gravats seront ensuite évacués par l’eau dans une rotation de 3 à 4 barges par jour. Enfin, quand on aura pris notre rythme de croisière »

En tout cas, toute cette ingénierie n’effraie pas cet homme, casque blanc sur la tête et veste orange fluo sur les épaules :

« Cependant, c’est assez inhabituel et on a la chance d’avoir une entreprise qui nous a proposé cette solution d’évacuation par l’eau. À la fois techniquement et financièrement, on avait du mal à appréhender cette possibilité. Mais c’est un vrai plus, car ça va nous permettre d’économiser à peu près les allers-retours de 300 camions dans la ville, grâce à l’évacuation des 6 000 tonnes de gravats dans des barges. »

 

Redonner vie à tout un quartier

La finalité dans ce chantier est simple, rendre de nouveau accessible cette partie de la Vilaine dans le centre de Rennes, indique le premier adjoint en charge de l’urbanisme à la ville de Rennes, Marc Hervé.

« Détruire cette dalle va coûter 2,5 millions d’euros, mais il faut savoir que rénover cette infrastructure de plus de 60 ans, ça aurait coûté le même prix. Et cette déconstruction s’inscrit dans un projet d’aménagement qui est plus vaste, puisqu’il va s’étendre des quais nord, à la place de la République, mais aussi au niveau des abords du palais du commerce, sans oublier le linéaire entre le pont Pasteur et le pont de la Mission. Et le coût de l’ensemble de ce chantier autour des quais s’élève à 29 millions d’euros.« 

Un grand projet qui devrait se terminer en 2028, dix ans après les premières discussions autour de ces vastes travaux de réfection.