Ce n’est pas la première fois que le média La Lettre s’attaque à la Monnaie de Paris et ses problèmes de fonctionnement. Mais son enquête, publiée en mai 2025 et qui révèle un audit du cabinet EY mettant en cause l’établissement public sur plusieurs sujets, a été la goutte de trop pour son patron Marc Schwartz.
Celui-ci a saisi le tribunal des activités économiques pour obtenir le retrait de l’enquête du site web. Il s’agit d’une décision historique : c’est la première fois qu’un établissement public s’en prend à un média pour « violation du secret des affaires ».
Des millions de pièces frappées sans l’accord de l’UE
Le rapport, commandé par l’équipe de Bruno Le Maire alors qu’il était encore ministre en janvier 2024, dresse un bilan sévère contre la Monnaie de Paris en dévoilant comment l’établissement public s’est affranchi, à plusieurs reprises, des réglementations.
La première infraction remonte à fin 2023 lorsque l’établissement public lance, dans la précipitation, la frappe de millions de monnaies de 10, 20 et 50 centimes pourvus d’un nouveau design. Le problème ? L’institution n’a pas demandé l’accord au préalable à l’Union Européenne comme le veut le règlement.
La Commission a donc rapidement affirmé la non-conformité des pièces de monnaie. Cependant, 28 millions d’entres-elles avaient déjà été produites. La Monnaie de Paris a donc dû les rapatrier et les détruire. Coût total de la bourde : 800 000 euros.
Autre impair en avril 2024 : l’établissement s’est tout simplement exonérée de la signature – pourtant obligatoire – du ministre de l’économie de l’époque, Bruno Le Maire, pour presser et vendre 11 000 pièces de collection. Sans oublier, selon La Lettre, les médailles olympiques des JO 2024 forgées par la Mairie de Paris renvoyées par 240 athlètes en raison de leur mauvais état.
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