Nantes sera-t-elle la première ville de France non-sexiste, comme le souhaite Johanna Rolland, maire socialiste, depuis plusieurs années ? Dans la continuité de cet objectif, la métropole de Nantes lance un appel à projet pour des « espaces publics non-sexistes ». Mais, en quoi ça consiste ?

« Pendant trop longtemps, l’espace public n’a pas été pensé pour le genre », dénonce Mahaut Bertu, élue nantaise adjointe à l’égalité, à la ville non-sexiste et à la lutte contre les discriminations, lors d’une réunion d’information mardi. « Aujourd’hui nous sommes en mesure d’assurer que les rues peuvent être perçues comme dangereuses, ajoute l’élue, que de nombreux endroits ne sont pas pensés pour l’accueil d’enfants alors que les femmes en ont encore trop majoritairement la charge, ou même que les hommes s’adaptent plus facilement que les femmes aux espaces publics. »

Les femmes sous représentées dans l’espace public

Contre ce sexisme ambiant, la ville de Nantes et la métropole souhaitent conjointement imaginer « les espaces publics de demain » et mieux prendre en compte « la question du genre dans les projets de conception et d’aménagement des espaces publics ». Si la métropole est ouverte à de nouvelles idées de dispositifs innovants ou de mobiliers urbains inclusifs, les projets peuvent aussi concerner la représentation culturelle. A Nantes, seulement deux statues représentent des femmes célèbres ayant déjà existé et 9 % des noms de voies et d’équipement public portaient des noms de femmes en 2024 contre 34 % pour les hommes.

Pour cela, les volontaires ont jusqu’au 28 novembre pour envoyer leur candidature et proposer des projets pour rendre les 24 villes de la métropole plus égalitaires. Les suggestions des porteurs et porteuses de projets devront s’inscrire dans l’une des quatre thématiques choisie par la métropole : « changement de comportements », « parcours plus sécurisants », « espace public et parentalité » et « nouveaux types d’espace ». Les propositions retenues seront déployées et testées sur une durée allant de 12 à 18 mois dès le printemps 2026 et seront financées « à hauteur de 50 % du coût de l’expérimentation » jusqu’à 25.000 euros hors taxe, précise Nantes métropole.

Notre dossier sur l’égalité femmes-hommes

Nantes n’est pas la seule ville à s’engager pour faire de ses espaces publics des endroits plus sûrs pour les femmes. En juillet, la commune de Vénissieux près de Lyon a réaménagé l’une de ses esplanades selon les principes de l’urbanisme féministe. Des aménagements en apparences simples, comme des bancs de différentes tailles, de la végétalisation ou des peintures sur le sol qui viennent pourtant chambouler les codes d’une ville pensée par les hommes et pour les hommes.