Johannes Kulset est monté petit à petit en puissance le week-end dernier au triptyque franc-comtois. 50e le premier jour de la Classic Grand Besançon Doubs, puis 11e du Tour du Jura, le Norvégien a intégré le Top 5 au Tour du Doubs (voir classement). Le pensionnaire d’Uno-X Mobility revient pour DirectVelo sur sa performance ainsi que sur son début de saison. Le 9e du Tour de l’Avenir 2023, qui a participé au Tour de France la saison passée, fait également le point sur sa carrière, quelques jours après avoir fêté ses 21 ans.
DirectVelo : Tu es parvenu à rentrer dans le Top 5 du Doubs ! Quel est ton sentiment ?
Johannes Kulset : Je suis très satisfait de mes sensations, surtout après deux jours assez compliqués. Aujourd’hui (dimanche), j’avais de bonnes jambes. Bien sûr, il y a un peu de déception, car je me sentais vraiment bien. On avait Magnus (Cort Nielsen) dans l’équipe, qui était à mon avis le meilleur coureur du peloton sur cette course. On a beaucoup travaillé en début de course pour avoir une échappée favorable, puis j’ai dû contrôler à l’avant. Je me suis senti très fort dans la dernière montée. Ensuite, mon rôle était de couvrir toutes les attaques. Je ne roulais pas dans le groupe, donc les autres n’étaient pas ravis. Mais je devais jouer la carte de Magnus (Cort Nielsen) jusqu’au bout. Finalement, j’ai dû répondre à toutes les offensives. Et dans le sprint, j’ai mal négocié le dernier virage : j’ai dû freiner juste avant, et je suis sorti sans vitesse. Le sprint était raté. Dommage, mais dans l’ensemble, je suis content de ma course.
« ON A PEUT-ÊTRE MAL CALÉ LE PIC DE FORME »
Comment le bon coup est-il sorti ?
C’est mon coéquipier Sakarias (Loland) qui nous a parfaitement positionnés. Ensuite, l’équipe St-Michel a roulé comme des fous dans toutes les descentes ! Je crois qu’ils sont allés tout droit à la sortie d’un virage… On pourrait croire qu’on a attaqué, mais c’est juste que beaucoup de coureurs ont fait une sortie de route. Puis Groupama-FDJ a mis un gros tempo. Clément Braz Afonso et ensuite Guillaume Martin ont accéléré. Pour ma part, je devais neutraliser toutes les attaques. On espérait que Magnus (Cort Nielsen) revienne de l’arrière, mais l’écart était trop grand. Devant, ça roulait vraiment très fort.
Quel bilan tires-tu de ce week-end ?
Je sors d’un gros bloc d’entraînement (il n’avait plus couru depuis le 19 mars, voir sa fiche DirectVelo). On a peut-être mal calé le pic de forme. Les deux premiers jours, j’étais dans le dur. Mais aujourd’hui, je me suis senti bien, notamment en suivant Guillaume Martin, qui est l’un des 10-15 meilleurs grimpeurs du monde. C’est très encourageant, même si j’aurais aimé avoir ces jambes-là plus tôt dans le week-end.
Tu avais bien commencé la saison avec un podium à l’AlUla Tour…
J’ai vraiment franchi un cap cette année. AlUla et le Gran Camino ont été de très bonnes courses pour moi. Ensuite, j’ai été malade à Paris-Nice et j’ai eu un souci mécanique à Milan-Turin. Mais dans l’ensemble, c’est très positif. J’espère remonter bientôt sur le podium, comme à AlUla.
« PROGRESSER DANS ABSOLUMENT TOUS LES DOMAINES »
Tu as découvert le Tour de France l’an dernier. En gardes-tu un bon souvenir ?
Évidemment ! C’est la plus grande course du monde, le centre du monde cycliste. J’espère revenir cette année, plus fort, et qu’on puisse enfin aller chercher une victoire d’étape. Je pense que je peux vraiment aider Magnus, mais aussi Tobias (Johannessen) dans les étapes de montagne.
Tu as seulement 21 ans. Où te situes-tu parmi la concurrence ?
Je suis jeune, mais aujourd’hui, beaucoup de jeunes coureurs performent très tôt. On commence à s’entraîner très sérieusement dès l’adolescence, alors nos carrières seront peut-être plus courtes que celles de Kristoff ou Herrada. Mais à 24 ou 25 ans, on atteint souvent le top niveau, comme Pogacar ou Evenepoel. Donc, je suis encore jeune, mais je dois déjà me battre contre les meilleurs. Je veux gagner en régularité. L’an dernier, j’avais un bon niveau de performance, mais pas constant. Mon objectif est de devenir un meilleur coureur chaque jour. Si je veux battre un jour Pogacar ou Evenepoel, il faut que je progresse dans absolument tous les domaines. Parce qu’à l’heure actuelle, ils sont meilleurs que moi partout. C’est aussi simple que ça.