Les taxis ont ralenti la circulation ce mercredi matin. Ils s’étaient donnés rendez-vous sur le parking du stade Geoffroy-Guichard, avant de se diriger vers la CPAM, à Châteaucreux, puis de reprendre le volant pour rejoindre la préfecture.
Leurs revendications portent sur la nouvelle convention que veut leur faire signer la CPAM. « L’Etat veut récupérer 300 millions sur notre dos, alors que la hausse des frais de transport sanitaires n’est pas de notre fait. Ils veulent nous payer 1,08 € du kilomètre et 13 € pour la prise en charge. Ce n’est pas tenable, nous allons tous disparaître », raconte le vice-président du syndicat, ce mercredi matin.
Il développe : « Un exemple très simple : les médecins du centre hospitalier de Montbrison sont partis à Saint-Etienne. On doit donc aujourd’hui emmener les patients du Forez jusqu’au CHU. Est-ce de notre faute ? »
«Ça n’arrive jamais que deux personnes aient rendez-vous au même endroit »
À partir du 1er mai, la CPAM propose une nouvelle convention, « unilatérale, sans négociation. Si on n’adhère pas, on est déconventionné. Or, ici, surtout en zone rurale, on travaille grâce aux transports sanitaires », s’affolent Nathaly et Lila, deux taxis de Bussy-Albieux et Sail-sous-Couzan.
Le but de cette convention : inciter aux transports partagés. « Dans les campagnes, on le pratique depuis longtemps, mais là ils veulent rogner sur notre rémunération. Qui voudrait travailler avec un salaire amputé de 30 % », s’indignent les deux femmes.
Elles s’inquiètent aussi pour leurs patients : « La CPAM veut de moins en moins de prescriptions. J’ai une mamie de 82 ans, qui, aujourd’hui, pour son suivi de cancer, doit prendre les transports en commun de Montbrison à Saint-Etienne ! En plus, ça n’arrive jamais que deux personnes aient rendez-vous au même endroit. Et avec le retard que prennent les médecins dans leurs consultations, c’est ingérable. »
Nathalie, taxi à Bussy-Albieux, manifeste ce mercredi 23 avril
Les deux présidents des syndicats de taxis de la Loire ont été reçus pendant deux heures par la directrice de la CPAM. Mais les nouvelles rapportées n’étaient pas bonnes. « Elle a juste accepté de repousser la signature de la convention au 15 mai et de rabaisser un peu le taux en transport partagé pour deux patients de 23 à 18 % et pour trois patients de 35 à 30 %. Elle ne peut rien faire d’autre. Il faut attendre les négociations entre nos fédérations et la CNAM. »
La colère et la détresse montaient ce mercredi : « On va tous mourir et ils n’en ont rien à faire » !
À la préfecture, dernière étape du périple, l’Union syndicale des taxis de la Loire souhaitait aussi dénoncer « les maraudes effectuées par les VTC des plateformes type Uber », principalement à Saint-Etienne, alors qu’ils doivent attendre les courses à leur siège social.