Vous avez peut-être eu une bonne surprise cette année, en ouvrant votre avis de taxe foncière. Celle-ci a enregistré en 2025 une hausse modérée, et a même baissé dans certaines communes. La taxe foncière n’a progressé que de 1,7 % en moyenne parmi les 200 communes les plus peuplées, selon l’Observatoire national des taxes foncières de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), publié ce mercredi.
Ce taux montera peut-être légèrement, si on élargit aux communes moins peuplées, qui ont davantage fait le choix d’augmenter leur taux cette année, selon une étude (*) publiée en août par la Direction générale des finances publiques. « Il est possible qu‘à l’échelle nationale la hausse globale soit supérieure à 1,7 %, il faut attendre la publication des chiffres entiers », confirme l’UNPI. La hausse devrait toutefois rester mesurée comparée aux années précédentes, où la taxe foncière avait flambé en moyenne de 4,9 % (entre 2023 et 2024) à 9,3 % (entre 2022 et 2023).
Des collectivités soucieuses du calendrier électoral
Cette année, la hausse de la taxe foncière à l’échelle nationale est intégralement liée à la revalorisation annuelle de la base de calcul de la taxe – la valeur locative – qui est indexée sur l’inflation et fixée par l’État. Si le calcul de la taxe foncière dépend aussi du taux que décident d’appliquer à la base d’imposition les collectivités bénéficiaires, les communes ont majoritairement temporisé en 2025.
Parmi les 200 communes les plus peuplées, seules trois ont relevé leur taux en 2025 (contre 23 en 2024) et 11 l’ont baissé (neuf en 2024). Les premiers chiffres pour l’ensemble des communes confirment cette tendance : entre 2024 et 2025, 86,3 % des communes ont reconduit leurs taux de fiscalité directe locale pour la taxe foncière sur les propriétés bâties, 1,1 % l’ont baissé et 12,6 % l’ont augmenté, indique la DGFiP. Et celles qui ont augmenté leurs taux de taxe foncière l’ont fait de manière mesurée. 90 % ont opté pour une augmentation inférieure à 2 %. Parmi les 200 villes les plus peuplées, seule La-Roche-sur-Yon (Vendée) a relevé son taux communal de trois points. Cette hausse globale modérée s’explique par le calendrier électoral, alors qu’approchent les élections municipales, estime l’UNPI. L’association avait déjà constaté une baisse exceptionnelle du taux moyen de taxe foncière en 2019, année qui avait précédé les élections municipales.
Une très forte hausse sur 10 ans
Sur 10 ans, la tendance n’est pas la même. Entre 2014 et 2024, la taxe foncière a progressé de 37,3 % sur l’ensemble du territoire, soit près de deux fois plus que l’inflation et quatre fois plus que l‘évolution des loyers. Selon l’UNPI, cette hausse s’explique pour un tiers par l’augmentation des taux locaux (+11,2 %), le reste étant lié à l’augmentation des valeurs locatives sur la période, dictée par Bercy.
Parmi les 50 villes les plus peuplées de France, c’est sans surprise à Paris (+87,9 %) que la taxe foncière a le plus augmenté en 10 ans. Mais la hausse a aussi été particulièrement importante à Strasbourg (+56,5 %), à Limoges (+55,9 %), à Annecy (+55,3 %) et à Grenoble (+54,1 %).
(*) Étude basée sur les taux présents dans le système d’information de la DGFiP au 22 juillet 2025, qui exclut donc les communes dont la taxation est différée à cette date.