La stéatose hépatique, également appelée maladie du foie gras, est une pathologie qui se caractérise par une accumulation excessive de graisse dans le foie. Cette affection touche environ 18 % de la population adulte en France, soit près de 8 millions de personnes. Parmi elles, environ 200 000 souffrent d’une forme avancée avec fibrose ou cirrhose, qui peut évoluer vers un cancer du foie. Cette prévalence est en constante augmentation, avec des projections qui indiquent un doublement d’ici 2030. Cette hausse s’explique notamment par l’augmentation des taux d’obésité, du diabète de type 2 et du syndrome métabolique dans la population française. La maladie du foie gras est désormais considérée comme une véritable épidémie moderne dans l’Hexagone. Dans ses premiers stades, cette pathologie est souvent asymptomatique, ce qui rend son diagnostic particulièrement complexe. Elle est généralement découverte de manière fortuite lors d’examens sanguins ou d’imagerie médicale réalisés pour d’autres raisons.
Des symptômes qui doivent alerter
Lorsque la maladie évolue, plusieurs symptômes peuvent apparaître et doivent impérativement alerter. La British Liver Trust, une association britannique spécialisée dans les maladies du foie, a mis en lumière un signe particulièrement inquiétant : la présence de selles noires et goudronneuses. Ce symptôme nécessite une consultation médicale immédiate car il peut indiquer une forme avancée de stéatose hépatique. D’autres signes doivent également retenir l’attention : une fatigue chronique et une sensation de faiblesse, des douleurs ou une gêne dans la partie supérieure droite de l’abdomen, un jaunissement de la peau et des yeux (ictère), des ecchymoses qui apparaissent facilement, des urines foncées, un gonflement de l’abdomen (ascite) et parfois des jambes (œdèmes), des vomissements de sang, des périodes de confusion mentale ou de désorientation, ainsi que des démangeaisons cutanées. Ces symptômes sont souvent non spécifiques, ce qui complique le diagnostic précoce de la pathologie. Même en l’absence de symptômes, les personnes à risque doivent demander à leur médecin de réaliser des tests pour dépister la maladie.
Une prise en charge axée sur l’hygiène de vie
En France, la prise en charge de la stéatose hépatique repose principalement sur des mesures hygiéno-diététiques car il n’existe pas encore de traitement médical spécifique validé. Les médecins recommandent une alimentation équilibrée avec une réduction du poids corporel. Une perte de 10 % du poids initial peut faire régresser la maladie dans la majorité des cas. La pratique régulière d’exercice physique est également fortement conseillée. Un suivi médical régulier avec des bilans sanguins et des échographies permet de surveiller la progression de la pathologie et de détecter d’éventuelles complications comme la fibrose. Les facteurs de risque incluent un poids dans la catégorie surpoids ou obèse, un tour de taille élevé, le diabète de type 2, une alimentation trop riche en aliments et boissons malsains, de faibles niveaux d’activité physique, des lipides sanguins élevés comme le cholestérol, une hypertension artérielle et d’autres pathologies liées à la résistance à l’insuline comme le syndrome des ovaires polykystiques. Pour les cas sévères, la chirurgie bariatrique peut être proposée aux patients avec obésité morbide. En dernier recours, la greffe hépatique est envisagée en cas de cirrhose avancée. Certains centres spécialisés, comme à Toulouse, proposent un parcours de soins pluridisciplinaire pour les patients à risque de fibrose avancée.