Dimanche 12 octobre, depuis son avion présidentiel, le flambant neuf Air Force One, Donald Trump a menacé de fournir à l’Ukraine des missiles de croisière Tomahawk, « si cette guerre ne se règle pas ». Le président américain a poursuivi sa stratégie d’intimidation à l’égard du Kremlin en ajoutant qu’il s’agissait d’une arme « incroyable ». « Honnêtement, la Russie n’a pas besoin de ça », a-t-il conclu au sujet de ce modèle longue portée pouvant atteindre les 2 500 kilomètres. Son homologue russe Vladimir Poutine a riposté dans la foulée, affirmant qu’une telle manœuvre amorcerait une « escalade » et « détruirait les relations » bilatérales avec Washington.
Donald Trump, dont les efforts de médiation en Europe de l’Est n’ont pour l’heure donné aucun résultat concret, semble prêt à accroître la pression sur Moscou et à céder les Tomahawk aux hommes de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien, qui les demande depuis plusieurs mois, croit fermement en ces livraisons, assurant en ce sens avoir échangé « deux fois en deux jours » avec le chef d’État américain concernant le renforcement des capacités militaires de son pays, explique Newsweek.
Un nouveau tournant ?
L’envoi de ces missiles, comparés aux Kalibr russes, marquerait le franchissement d’une étape supérieure dans le soutien militaire américain à Kiev. Au point de changer le cours de la guerre ? Plusieurs experts sont convaincus de son « fort impact symbolique », comme John Foreman, ancien attaché de défense britannique à Moscou et Kiev.
Selon William Freer, chercheur au Council on Geostrategy, « les efforts de l’Ukraine pour frapper des cibles en profondeur sur le territoire russe bénéficieraient grandement de la possession de missiles Tomahawk ». En outre, leur arrivée en Ukraine pourrait pousser Vladimir Poutine à « négocier plus sérieusement », juge-t-il.
Pour Dan Rice, ancien conseiller du commandement ukrainien, la quantité exacte d’armes livrées devrait toutefois rester secrète afin de « dissuader la Russie de poursuivre ses attaques de missiles de croisière ».
« Ça pourrait mal finir pour tout le monde »
À Moscou, les réactions sont virulentes. Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, a averti que « la livraison de ces missiles pourrait mal finir pour tout le monde, surtout pour Trump lui-même ». L’ancien président russe, souvent considéré comme la voix officieuse de Vladimir Poutine, a déjà échangé des piques avec le dirigeant américain, que ce dernier a qualifié de « personne stupide ».
Malgré un sommet plein de promesses organisé en Alaska cet été, Donald Trump n’a pas réussi à « mettre fin à la guerre en 24 heures ». Les tensions repartent même à la hausse.