Avec plus de 18 000 habitants, elle est déjà la troisième commune la plus peuplée de la Métropole (après Rennes et Bruz). Et dans les années à venir, Cesson-Sévigné, car c’est d’elle dont il est question, va encore devoir accueillir de nouveaux habitants. Accueillir plus, et accueillir sur un espace plus réduit. C’est en tout cas ce l’objectif fixé dans le Programme local de l’habitat (PLH). Selon la dernière mouture de ce document qui établit la stratégie d’un territoire dans sa politique de l’habitat, 5 000 nouveaux logements devront être produits sur le territoire de Rennes Métropole entre 2023 et 2028, dont la moitié en renouvellement urbain, afin de respecter la loi Zan (Zéro artificialisation nette).

« Protéger le centre historique »

De quoi imaginer, comme dans d’autres communes, voir de nombreuses maisons des quartiers pavillonnaires être remplacés par des immeubles ? À écouter Jean-Pierre Savignac, le maire de cette commune de l’est de Rennes, pas du tout. « La ville de Cesson n’a pas signé le même PLH que les autres, affirme-t-il. J’ai un mantra, c’est mon programme électoral. Et le programme qu’on avait posé en 2020 et qu’on respecte aujourd’hui, c’est de protéger le centre historique. Ça veut dire ne pas casser des maisons pour faire des immeubles. »

Cesson-Sévigné est-il donc vraiment exonéré de renouvellement urbain ? Selon Honoré Puil, vice-président de Rennes Métropole en charge de l’habitat, la réponse est non. « Il n’a jamais été permis à Cesson de ne pas faire de renouvellement urbain, explique l’élu métropolitain. Simplement, on part de situations différentes ».

« Via Silva, c’est 3 939 logements, dont 2 646 en renouvellement urbain »

La « situation différente », c’est la ZAC Via Silva. Le plus grand programme d’extension urbaine de la Métropole, avec 5 700 logements qui devraient sortir de terre d’ici 2045, soit environ 12 000 nouveaux habitants et 8 400 emplois espérés. « Ce n’est pas rien pour une commune, même si c’est sur 25 ans », appuie l’édile.

De fait, le centre-ville de Cesson-Sévigné n’aura pas à renforcer sa densité de logements. « Ce ne sera pas nécessaire car la programmation de logements à Via Silva permet à la commune d’atteindre ses objectifs du PLH, observe Honoré Puil. La programmation à l’instant T à Via Silva, c’est 3 939 logements, dont 2 646 en renouvellement urbain (dont les objectifs sont de 100 logements à l’hectare pour Cesson-Sévigné et les communes dites du « cœur de métropole », NDLR), soit un taux de 67 %. Ces logements sont sur du foncier qui entre dans les critères de renouvellement urbain, par exemple à la place d’entreprises ou sur des zones dépolluées. Donc Cesson en fait, du renouvellement urbain ». Mais pas dans son centre-ville.