Par
Maréva Laville
Publié le
16 oct. 2025 à 6h08
L’étude n’est pas tombée dans l’oreille de sourds. Et celle de Marc Péré, maire de L’Union, près de Toulouse, et élu de l’opposition à la Métropole, est loin de l’être. « Lors du dernier dîner des Maires – le 6 octobre -, j’ai mentionné l’existence d’une étude de l’Agence d’urbanisme et d’aménagement de Toulouse (AUAT) qui dresse un tableau noir des déplacements en 2030 », expose-t-il à Actu Toulouse.
Le périphérique de Toulouse saturé dans cinq ans
L’étude en question révèle notamment que le périphérique de Toulouse sera « saturé dans son ensemble en heure de pointe » en 2030. Ce, malgré la construction de la troisième ligne de métro, les Linéos et l’offre de transport dite « ceinture sud ». Si ces projets permettront « d’absorber l’essentiel des déplacements supplémentaires sur le cœur de l’agglomération – grâce à la ligne C du métro - », reprend Marc Péré, « en périphérie, les déplacements continueront de s’accroître fortement ». Et les modes alternatifs à la voiture resteront « insuffisamment efficaces ».
La machine est lancée et reprend un scénario déjà connu. Actu Toulouse l’expliquait il y a quelques mois déjà : la circulation a explosé en moins de 10 ans sur le périphérique, avec sur certains tronçons, environ 110 000 véhicules chaque jour. Cette densité atteindra son apogée dans cinq sur l’ensemble du périphérique et particulièrement vers Empalot, Balma-Gramont et Sesquières.

Voici comment l’AUAT imagine le périphérique de Toulouse durant les heures de pointe. (©Capture d’écran étude AUAT)Le projet de RER remis sur la table
Pour le maire de L’Union, « ce diagnostic ne peut rester lettre morte ». Il insiste : « Face à l’ampleur des enjeux, il est temps de changer d’échelle et de cap. Nous ne pouvons pas nous contenter de stratégies qui visent uniquement à absorber l’essentiel des déplacements supplémentaires sur le cœur de l’agglomération, en laissant la périphérie en tension. »
L’occasion alors de remettre sur le devant de la scène, un vieux sujet : le RER toulousain. Le projet Service express régional métropolitain (SERM), incluant ce fameux RER, remonte à plusieurs années. Mais avec le temps, il a légèrement perdu en actualité, repoussé aussi par le rythme du chantier des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse, censés ouvrir la voie à la LGV Bordeaux-Toulouse, prévue pour 2032, et par la suite, au RER.
Le RER toulousain « bien trop tardif »
Le calendrier du RER métropolitain, nous semble bien trop tardif : reporter aux années 2040 et suivantes les investissements majeurs pour le SERM n’est pas acceptable au regard de l’urgence.
Marc Péré
Maire de L’Union et élu à l’opposition de la Métropole
Pour le maire de L’Union, commune théoriquement desservie par le futur RER, le dossier doit s’accélérer pour « répondre aux enjeux de mobilité pour les première, deuxième et troisième couronnes ». Auquel cas, « les déplacements dans notre métropole [seront] invivables ». Pour Marc Péré, plus question d’attendre. Il faut mettre les moyens et « investir massivement dans le rail ».
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La piste pensée par ce maire pour financer le RER
Car pour bâtir et mettre en route le fameux RER toulousain, les aménagements doivent être doublés, la gare Toulouse-Matabiau doit pouvoir accueillir tous les trains, des interconnexions doivent être pensées, les lignes régionales structurantes développées… « Sans un maillage ferroviaire solide, nous resterons prisonniers de réponses partielles qui ne suffisent pas face au défi », confirme l’élu Unionais.
Mais toutes ces conditions nécessitent un gros budget. La facture du RER permettant de relier des communes situées jusqu’à 30 km entre 5h et minuit, s’élèverait à plus de 4,5 milliards d’euros. Et accélérer le rythme du projet rime aussi avec accélération de financements. « Il nous faut des leviers robustes et équitables », reconnaît Marc Péré. Pour lui, la piste à privilégier est le Versement Mobilité (VM). « Nous devons à nouveau collectivement demander que son taux soit relevé. » Permettrait-elle vraiment de donner le là ?

La proposition de Rallumons l’étoile à l’initiative du projet du RER toulousain. (©Rallumons l’étoile)
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