Par

Maréva Laville

Publié le

6 avr. 2025 à 9h10

Après le boom des poke bowls, des burgers et des ramens, l’heure de celui de la nourriture indienne aurait-elle sonné ? Reshad Mamode, 35 ans, en est persuadé. Il l’a même déjà testée à Clermont-Ferrand, sa ville d’origine, avant d’exporter son concept de « street good food » indienne à Toulouse. Pari réussi. Bhaiya Kitchen a ouvert fin mars 2025, rue du Taur, en plein cœur de la Ville rose. Pour émoustiller les papilles des Toulousains aux saveurs de ses racines. Parce que c’est aussi véritablement une histoire de famille…

La cuisine d’une mère indienne restée dans les souvenirs
Reshad a fait appel à son cousin toulousain, d'origine indienne aussi, Siklanra, pour ouvrir la première franchise de Bhayia Kitchen dans la Ville rose.
Reshad a fait appel à son cousin toulousain, d’origine indienne aussi, Siklanra, pour ouvrir la première franchise de Bhayia Kitchen dans la Ville rose. (©Maréva Laville / Actu Toulouse)

« Bhaiya, ça veut dire grand frère au sens large du terme. Comme si on disait frérot ou bro‘ à l’anglaise », assure Reshad qui a fait appel à son cousin Sikandar pour gérer sa première franchise. Ici, amis, clients et collaborateurs sont guidés par une même Madeleine de Proust : la cuisine indienne. Plus particulièrement, « celle de ma maman, Bilkis », sourit Reshad.

C’est de ses recettes et de ses plats qu’il s’est inspiré pour se lancer dans la grande aventure de l’entrepreneuriat. « J’ai grandi avec cette culture. Petit, je mangeais tous les jours indien. L’école était à côté de la maison, donc jusqu’au collège, je remontais manger à la maison tous les midis », se remémore-t-il.

Bilkis – qui signifie Reine de Saba, en indien – avait aussi l’habitude de préparer des encas. À manger au cours d’un pique-nique sur la route des vacances, par exemple. Des sandwichs à base de poulet tandoori (poulet épicé) ou du keema (viande hachée revenue dans les épices) glissés dans une baguette de pain ou dans des chapatis, petite sœur du naan.

L’Inde version street-food

Alors, histoire de famille oblige, Reshad a voulu faire résonner le cœur indien de sa maman avec l’environnement dans lequel lui, trentenaire, a évolué. « Devenant un jeune homme actif, il fallait que je mange rapidement. J’ai donc pensé à reprendre les recettes de ma mère et les mettre au goût et style ‘fast food’. »

La cuisine indienne méritait d’être ‘street foodisée’

Reshad Mamode
Fondateur de Bhaiya Kitchen

Mais pas comme les grandes chaînes qui ont fleuri au début des années 2000. Plutôt façon pique-nique en famille, avec des recettes traditionnelles « pleines de goût », mais à commander via un QR code où sur la borne automatique à l’entrée du restaurant. De la « street good food », véritablement, résume-t-il.

Tel un véritable fast food, Bhaiya Kitchen a même sa borne de commande automatique.
Tel un véritable fast food, Bhaiya Kitchen a même sa borne de commande automatique. (©Maréva Laville / Actu Toulouse)Des plats traditionnels revisités, dans un naan ou dans un bowl

Un concept déniché et imaginé à travers le monde et à moto Royal Enfield. Clin d’œil à retrouver à l’entrée du resto. Reshad et sa compagne ont parcouru la planète pendant 10 ans, piochant en ses quatre coins, les meilleures idées qui donneront lieu à Bhaiya Kitchen. Un mix des traditions à manger sur le pouce et à décliner de deux façons : dans un « naanwich » ou dans « un bowl ».

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«Dans les restaurants indiens, la plupart du temps, on a le plat et le naan ou le riz à côté. Ici, on combine les deux », explique Reshad. On choisit donc, soit le cheese naan, soit le riz. Et on y glisse le plat traditionnel de son choix, bien souvent revisité à la mode 2025.

Au menu : du poulet tandoori mariné pendant 12 heures puis cuit à basse température pour l’effilocher ; un « spicy chicken », un poulet pimenté et épicé accompagné d’une sauce à la fois douce et piquante ; le keema, viande hachée épicée, avec de la raclette ; le keema mais cette fois associé à de la feta, menthe et coriandre en version méditerranéenne ; la proposition végétarienne libanaise avec des falafels aux saveurs indiennes ; et l’emblématique butter chicken.

Des naans et chaï latte dans les règles de l’art

À ceux qui choisiraient la formule naanwich, gourmands et curieux pourront même voir la confection d’un naan dans les règles de l’art. Car dans les cuisines de Bhaiya Kitchen, ouvert sur la salle de restaurant offrant une vingtaine de places, c’est au sein d’un four traditionnel appelé « tandoor » que sont confectionnées ces « galettes » fourrées au fromage. « C’est une cuisson millénaire. On colle le pain indien directement sur les parois », décrit Reshad.

Les naans sont cuits dans un four traditionnel indien.
Les naans sont cuits dans un four traditionnel indien. (©Maréva Laville / Actu Toulouse)

Et pour poursuivre dans les traditions, la carte se complète de boissons bien connues en Inde : les lassi ou encore les chaï latte. Ces derniers s’offrent même quelques déclinaisons. Une version « pink chaï » avec du sirop de rose, une autre avec du chocolat et une troisième avec du curcuma.

Ces saveurs à emporter ou déguster sur le pouce sauront-elles convaincre le public toulousain ? Le concept aura au moins séduit la Fédération française de la Franchise. Bhaiya Kitchen est lauréat des révélations de la franchise de l’année 2025.

Le restaurant situé rue du Taur possède 10 à 15 places en terrasse.
Le restaurant situé rue du Taur possède 10 à 15 places en terrasse. (©Maréva Laville / Actu Toulouse)

Bhaiya Kitchen
29 rue du Taur
Ouvert en continu du lundi au samedi 11 heures-23 heures
Formule à 12,50 €

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