« C’est impressionnant et, pour nous, une grande opportunité d’échanger avec les auteurs, confient les lycéennes fougeraises Jeanne, Sarah et Ilona. On n’imagine pas le travail de l’écrivain derrière le livre. Les voir en vrai, nous donne envie de lire, ça développe notre esprit critique. »
Le compte à rebours est lancé pour les 2 000 élèves des 57 lycées qui participent au 38e Prix Goncourt des lycéens, décerné le 27 novembre à Rennes. Il leur reste un mois pour poursuivre la lecture des quatorze romans en lice. Un marathon littéraire…
« Le prix se porte bien »
Mardi à Rennes, avait lieu l’une des rencontres régionales, temps fort de la manifestation. Une journée décisive où les auteurs disposent de quinze minutes pour répondre aux questions des 230 élèves bretons, normands et ligériens.
« Comme une opération vérité. On voit tout de suite ce qui les a touchés, intéressés ou pas dans nos livres » commente Maria Pourchet, auteure de Tressaillir. Guillaume Poix auteur de Perpétuité se dit ému : « Face aux jeunes, c’est désarçonnant, on est dans des échanges vrais, la simplicité du face-à-face. »

Natacha Appanah, autrice de La Nuit au cœur, lors des rencontres Goncourt, à Rennes, avec les élèves du Grand Ouest. Ouest-France
« Rencontrer des auteurs n’est pas quelque chose que l’on vit tous les jours », témoigne Rose, lycéenne rennaise. « C’est super intéressant de connaître leur source d’inspiration » témoigne Charlyse, du lycée de Cesson. « On découvre des styles littéraires, des auteurs qu’on n’aurait pas lus naturellement, ajoute Lucie. Et notre avis les intéresse. On se sent reconnus. »

Ces rencontres régionales, l’occasion pour les élèves de poser toutes leurs questions aux auteurs. Ouest-France
Les thématiques des romans sont plutôt sombres, prison, deuil, schizophrénie, guerre civile, féminicides, homophobie… Et les questions des lycéens multiples et bien senties : Source d’inspiration, part d’autobiographie, motivation, recherches…
« Cela nous donne un autre point de vue sur le livre », se félicite Achille, de Rennes. Tous savent que leur vote peut changer la vie d’un auteur. Le Prix Goncourt des lycéens est l’une des meilleures ventes en librairie, « c’est une responsabilité, ça motive aussi », lâche Jules.

Jeanne et Maëlig, montrent la dédicace de David Thomas, auteur de \
Au lycée de Fougères, le Goncourt des lycéens a resserré les liens dans la classe. « On discute des livres. C’est nouveau pour nous de lire ces romans pour adultes, autour de l’actualité, de sujets de société… »
La lecture ne les impressionne pas, « On n’est pas en spécialité HLP (Humanités, littérature et philosophie) pour rien ! » lancent Kalyce et Louise. Et pour ceux qui auraient encore des réticences, voir les romanciers débloquent des choses, estime Sylvie Voscaroudis, professeure de Lettres à Cesson.
Bernard Le Doze co-créateur du Goncourt des lycéens peut être rassuré : « Je suis toujours ému de voir le sérieux des élèves, la disponibilité des auteurs. Après 38 ans, le prix se porte bien. »