Les célèbres missiles, emblématiques de la puissance de feu américaine en matière de force de frappe à longue portée, ont fait leur apparition dans les négociations entre Kiev et Washington.

Volodymyr Zelensky and US et Donald Trump, à la Washington DC, le 18 août 2025 ( AFP / MANDEL NGAN )
Nouvel épisode dans les relations fluctuantes entre Kiev et l’administration Trump, la possible livraison à l’armée ukrainienne de missiles Tomahawk sera le « sujet principal » de la rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump vendredi 16 octobre, à Washington, a indiqué jeudi 16 octobre à l’AFP un haut responsable ukrainien. Cette nouvelle entrevue à venir entre les deux chefs d’Etat fait suite, selon Kiev à des échanges préalables entre des représentants militaires ukrainiens et des poids-lourds du complexe militaro-industriel américain.
Une délégation de hauts responsables ukrainiens venue cette semaine à Washington s’est ainsi entretenue notamment avec les sociétés Lockheed Martin et Raytheon, qui produit les Tomahawk.
Entrés en service au début des années 80, ces missiles de croisière à longue portée ont été déployés sur une multitude de théâtres d’opération par l’armée américaine, depuis leur première utilisation en 1991 contre l’Irak de Saddam Hussein, lors de l’opération « Tempête du Désert » pendant la Guerre du golfe.
« Globalement, le sujet principal (de la rencontre Trump/Zelensky, ndlr) est celui des Tomahawk. Bien sûr, il y a aussi la question des (systèmes de défense antiaérienne) Patriot », a assuré ce haut responsable. Volodymyr Zelensky doit arriver à Washington dès jeudi et rencontrer dans un premier temps des représentants des industries de défense, a précisé ce responsable sous couvert d’anonymat.

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Avec les industriels américains, le président ukrainien discutera « du moment où de véritables approvisionnements seront possibles », mais ces entreprises « ont besoin d’un signal politique », selon lui. Ce responsable ukrainien a refusé de dire le nombre de missiles de longue portée Tomahawk que Kiev comptait recevoir.
« Suffisamment pour que Poutine le sente »,
a-t-il simplement déclaré.
Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde contre la fourniture de Tomahawk à Kiev, affirmant que cela constituerait « une nouvelle escalade » et affecterait les relations entre Washington et Moscou.
Des relations Washington-Kiev « très pragmatiques »
L’Ukraine est visée depuis une dizaine de jours par davantage d’attaques russes visant ses infrastructures énergétiques, qui menacent de priver de lumière et de chauffage les Ukrainiens à l’approche de l’hiver.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Russie a tiré une série de 320 drones et 37 missiles, selon l’armée de l’air ukrainienne, qui a souligné que 283 drones et cinq missiles avaient été abattus.
Pour faire face à ces frappes massives, les Ukrainiens veulent renforcer l’efficacité de leurs défenses antiaériennes. Le président Zelensky accuse Moscou de vouloir « semer le chaos » au sein de la population avec ces bombardements, qui ont aussi mis à mal le secteur gazier ukrainien. Dimanche dernier,
Donald Trump avait assuré qu’il pourrait menacer Vladimir Poutine de livrer à Kiev des Tomahawk,
s’il n’acceptait pas de mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. Il s’agira vendredi de la troisième rencontre Zelensky-Trump depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.
Actuellement les relations Kiev-Washington sont « très pragmatiques », selon le responsable ukrainien interrogé par l’AFP.
« Il semble que les Américains estiment qu’aider l’Ukraine leur rapporte des points, et que faire pression sur la Russie contribuera à mettre fin à tout cela »,
a-t-il encore souligné.