À 73 ans,
Sting n’a rien perdu de son franc-parler. Alors qu’il s’apprête
à présenter sur scène sa comédie musicale The Last Ship,
l’artiste britannique a accordé un long entretien à Paris Match,
depuis sa propriété italienne. L’occasion d’évoquer un projet
personnel et profondément ancré dans son histoire, mais aussi de
revenir sur une polémique inattendue qui secoue de nouveau
The Police, plus de quarante ans après leur séparation.
Depuis le début de l’année, Stewart Copeland et Andy Summers,
les anciens membres de The Police, réclament à
Sting des royalties sur le tube planétaire Every Breath You
Take. Un titre écrit en 1983, devenu l’un des morceaux les
plus diffusés de l’histoire.
Sting fait une mise au point au sujet de ses anciens
partenaires
À cette accusation tardive, le chanteur a préféré garder une
certaine distance, tout en glissant une pique bien sentie :
“Pourquoi maintenant ? Ils auraient dû se réveiller à
l’époque”, aurait-il lancé, visiblement agacé. Un ‘no
comment’ ironique, qui en dit long sur sa lassitude.
D’autant que, depuis 1983, le morceau a connu de nombreuses
rééditions, dont la dernière en juillet 2024, sans que ses anciens
partenaires ne revendiquent quoi que ce soit. Si les avocats des
deux parties discutent actuellement d’un accord à l’amiable, Sting,
lui, reste imperturbable. Son titre phare continue d’ouvrir ses
concerts, comme un rappel de ce qu’il a construit, souvent
seul. “J’ai beaucoup de respect pour Stewart et Andy,
mais je ne vais pas réécrire l’histoire”,
confie une source proche de l’artiste.
« Même si je ne l’ai compris
qu’après »
En attendant la fin du bras de fer juridique,
le chanteur Sting poursuit sa route, fidèle à lui-même :
exigeant, entier et profondément libre. Pour
l’ex leader de The Police, cette comédie musicale est le
prolongement direct de son album The Soul Cages, sorti en
1991. “Mon père avait 60 ans, ma mère 58. Au même moment, le
chantier naval de Newcastle, devant lequel j’avais grandi, fermait
ses portes. Tout un pan de ma vie s’effondrait. Mais, plutôt que de
pleurnicher sur mon sort, j’ai écrit des chansons… que peu de gens
ont comprises à l’époque”, confie-t-il.
Vendu à plus de quatre millions d’exemplaires, l’album aborde le
deuil, l’abandon et la fin d’un monde. “Le
dernier navire construit m’a semblé être le symbole parfait de ce
que je vivais. Même si je ne l’ai compris qu’après”, reconnaît
le chanteur.